Il s’agit de 18 mesures fiscales et financières. Des mesures susceptibles de maintenir à flots les entreprises camerounaises baignées dans les marées du ralentissement de l’économie dû aux restrictions du gouvernement pour protéger les citoyens contre le Coronavirus.
Le GICAM propose des mesures qui touchent à la fiscalité, la politique douanière, l’apurement de la dette intérieure, la politique sociale des entreprises, mais aussi la politique financière et monétaire du Cameroun. Les propositions du GICAM ont le mérite d’être claire et simple.
Sur les questions fiscales, le patronat camerounais planche sur six points. Il s’agit du report, sans pénalités, des délais des déclarations statistiques et fiscales ; l’assouplissement des conditions de délivrance des attestations de non-redevance (ANR) ; le report du paiement des acomptes de l’Impôt sur les sociétés (IS) ; le report du paiement de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) sur les salaires ; le report du paiement des contributions au Crédit foncier et au Fonds national de l’emploi ; le report du paiement des cotisations CNPS pour les entreprises dans l’impossibilité de verser des salaires à leur personnel, avec cependant le maintien des couvertures CNPS pour les salariés concernés.
Il apparaît clairement que le patronat attend du gouvernement que plusieurs impôts soient exempts de paiement durant cette période. L’objectif est de permettre aux entreprises de disposer du cash, d’une trésorerie qui puisse faire face à la crise coronavirus.
Dans la suite de ses propositions, le GICAM propose des aménagements sur le plan douanier. Il est question de « la suppression, durant la période de crise, des surestaries et des frais de stationnement liés aux opérations de dédouanement ; l’allègement et l’adaptation des procédures liées au dédouanement et au paiement des fournisseurs, notamment pour tenir compte des contraintes liées au confinement en cours dans les pays d’embarcation, de nombreux fournisseurs étrangers étant désormais dans l’incapacité d’accomplir certaines formalités ; la suspension des contrôles douaniers après enlèvement ; et l’assouplissement des mesures de contrôles (quarantaine de 14 jours) des navires pour les secteurs stratégiques et les produits sensibles (intrants agricoles, produits alimentaires finis et semi-finis, produits pharmaceutiques) ».
De plus, le GICAM fait la proposition de l’institution d’un Fonds de soutien aux PME. Il s’agit d’une doléance du groupement des meuniers du Cameroun, qui a récemment prévenu le ministre du Commerce d’une pénurie et de la hausse probable des prix de la farine de froment sur le marché local. Les meuniers mettent à l’index la quarantaine de 14 jours imposés aux navires à la bouée de base au port de Douala, toute chose qui engendre des surcoûts pouvant être répercutés sur le prix final de la farine aux consommateurs.
Pour ce qui est de la politique monétaire et financière, le Gicam suggère « l’activation des leviers monétaires pour approvisionner le système bancaire en liquidités (facilitation de l’accès des banques au marché monétaire par la baisse de ses taux d’intérêt, augmentation des plafonds de refinancement ; l’accompagnement des banques et établissements financiers dans l’octroi des crédits de trésoreries aux entreprises ; le gel, par voie réglementaire, des échéanciers de remboursement de crédits et de leasing des entreprises et des particuliers auprès des établissements de crédit, ainsi que la suppression des pénalités et des coûts additionnels y afférents ».
Des propositions qui devraient être très rapidement examinées question de les mettre en branle le plus tôt pour le bien des entreprises camerounaises qui broient déjà du noir depuis le début de cette crise sanitaire aux relans de crise économique.
Stéphane NZESSEU