Mardi soir, le président français s’est adressé pour la neuvième fois depuis le début de la crise du Covid. Le chef de l’Etat a annoncé une batterie de mesures pour tenter de freiner la nouvelle vague épidémique qui après avoir frappé de nombreux pays européens semble arriver en France.
Parmi ces mesures, la plus attendue concerne la campagne de rappel vaccinal, qui a pris beaucoup de retard. Doctolib a toutefois enregistré un pic de rendez-vous vaccinaux pendant l’allocution. Pari réussi pour Emmanuel Macron ?
Quelles nouvelles restrictions ont-elles été annoncées concernant la 3e dose de vaccin ?
Si Emmanuel Macron a d’une part ouvert la vaccination pour une troisième dose aux plus de 50 ans, il a également annoncé certaines sanctions possibles pour ceux à qui ce rappel est déjà ouvert depuis septembre.
En effet, à partir du 15 décembre, les personnes de plus de 65 ans ayant reçu leur dernière dose de vaccin il y a six mois et cinq semaines et qui n’auront pas reçu leur dose de rappel verront leur pass sanitaire désactivé.
Logées à la même enseigne que les personnes non vaccinées, elles devront alors présenter un test de dépistage négatif de moins de 72 heures pour se rendre au cinéma, aller au restaurant ou encore prendre le train.
Combien de personnes sont-elles aujourd’hui concernées par cette future restriction ?
Selon les données publiées par “Santé publique France”, plus de 3,19 millions de Français de plus de 65 ans ont reçu une troisième dose de vaccin au 8 novembre.
Selon Coved Tracker, le chiffre monte à 3,5 millions de personnes ayant reçu une troisième dose, toute population confondue. Or, selon les chiffres du ministère de la Santé du 4 novembre, environ 7,7 millions de français étaient éligibles à cette dose de rappel. En se basant sur ces deux chiffres, cela signifie que seulement 45,4 % des Français éligibles à ce rappel sont allés se faire vacciner.
A noter que le pourcentage varie considérablement selon les tranches d’âge. Santé publique France note ainsi que 37,3 % de la population totale des 75-79 ans ont reçu leur troisième dose, contre 4,4 % pour les 65-68 ans ou encore 34,6 % pour les plus de 80 ans.
L’annonce d’Emmanuel Macron a-t-elle été efficace ?
Il est clair que le discours du président de la République a créé un petit électrochoc chez ceux qui traînaient des pieds pour aller se faire injecter une nouvelle dose de vaccin.
« Près 100.000 rendez-vous pour une dose de rappel ont été pris entre 20 heures et 21 heures, juste après l’allocution d’Emmanuel Macron », nous confirme Doctolib.
« Au total, 149.000 rendez-vous ont été pris pour une dose de rappel dans la journée » du 9 novembre, ajoute la plate-forme qui enregistrait plutôt des moyennes autour des 35.000 rendez-vous journaliers ces trois dernières semaines, avec des pics à 50.000 réservations quotidiennes dans les meilleurs cas.
Selon les graphiques de Doctolib, on peut également remarquer qu’avant même qu’Emmanuel Macron ait pris la parole certains avaient anticipé les annonces et voulu éviter les embouteillages. 96.400 rendez-vous pour une dose de rappel ont ainsi été pris dès le 8 novembre, à la veille du discours.
Est-ce suffisant pour rattraper le retard ?
Ces chiffres sont assez loin du million de réservations qui avaient été effectuées après l’annonce de la mise en place du pass sanitaire cet été par Emmanuel Macron et la campagne vaccinale qui avait suivi.
Mais le nombre de personnes concernées est aussi moindre. Actuellement près de 4,9 millions de personnes de plus de 65 ans éligibles au rappel vaccinal ne l’ont pas reçu.
Ce chiffre augmente progressivement chaque semaine avec de nouvelles personnes dont le dernier vaccin date de plus de six mois. Mais en deux jours, ce sont déjà 245.000 Français qui vont recevoir leur troisième dose de vaccin. Si les prises de rendez-vous poursuivent ce rythme soutenu, la campagne de rappel pourrait bientôt rattraper son retard.
Néanmoins, la menace de perdre la validité de son pass sanitaire risque de ne pas être un levier pour certaines personnes éligibles.
Vendredi dernier, le Premier ministre Jean Castex a en effet assuré que « 1,3 million de plus de 65 ans de nos concitoyens n’ont pas encore reçu de dose » de vaccin. Ces derniers semblent donc déjà très bien s’accommoder d’une vie sans pass sanitaire validé par une vaccination.
N.R.M