La principale cause de cette baisse de fréquentation des hôpitaux publics avancée par les patients est la crainte d’y contracter le Coronavirus.
Une enquête menée sur le terrain révèle que le taux de fréquentation des hôpitaux publics a considérablement baissé. On est rendu à près de 50%. Ce constat est criard surtout pour les formations sanitaires, agréées par le Ministère de la Santé pour la prise en charge des malades du Coronavirus. Dans la région du Littoral, c’est le cas de l’hôpital Laquintinie, l’hôpital Général de Douala et l’Hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yassa.
Le constat fait sur le terrain touche la quasi totalité des services présents dans les hôpitaux. Même la pédiatrie est affectée. La plateforme Data Cameroon rapporte qu’à cause du Coronavirus, le nombre d’enfants vaccinés est passé de 250 à 110. Ces chiffres ont été collectés auprès de Julie Dibonji Djene, le chef de département gynéco obstétrique et pédiatrique. Cette dernière précise que ces chiffres, on les doit à un travail de longue haleine. C’est le résultat de beaucoup d’efforts consentis.
Pour ce qui est des accouchements, on observe que la fréquence n’a pas changé. Cependant les consultations ont chuté. C’est un cas réel à l’hôpital de district de Bonassama, qui faut-il le préciser, ne fait même pas partie des hôpitaux retenus pour la prise en charge des patients du Coronavirus. «Le taux de fréquentation ont baissé à près de 50%, surtout ce mois de mai. C’est un phénomène global. En termes d’accouchement, il n’y a pas de changement. Je suppose que les accouchements n’ont pas changé parce qu’il n’y a pas d’autre alternative», a confié le Dr Fogang Duplex, Gynécologue obstétricien à l’hôpital de district de Bonassama à Data Cameroon.
On pourrait donc se demander où se soignent ces camerounais qui ont fui les hôpitaux? Réponse, d’après leurs témoignages, ils se ruent vers les centres de santé et surtout, la médecine traditionnelle. Les potions faites à base de plantes sont devenues récurrentes et très prisées dans les ménages. Les astuces et recettes se partagent entre voisins. « Je propose des compositions pour plusieurs maladies. Quand un patient me décrire ses symptômes ou a déjà fait des examens, je sais quelle composition est adaptée pour cas », a confié Hélène, une vendeuse de plantes au marché New-Deïdo à Data Cameroon.
Liliane N.