C’est l’hôpital militaire d’Ekounou qui a failli servir de théâtre à une action violente pensée par deux individus malveillants arborant la tenue du BIR
La morgue de l’hôpital militaire de Yaoundé à Ekounou accueille beaucoup de monde durant les jours prévus pour les cérémonies de levée de corps. Bien qu’ appartenant à l’armée, c’est un lieu que sollicitent également les populations civiles qui estiment que l’on traite bien les cadavres, dans cette institution.
Devant les personnes affligées, éplorées, il n’est véritablement pas évident de se poser des questions sur les personnes qui vous entourent. C’est dans ce lieu de recueillement que deux individus ont tenté de commettre leur forfait, ce 19 octobre 2018. Habillés aux couleurs des éléments du bataillon d’intervention rapide, ils ont voulu profiter de l’affluence de ce jour de levée de corps, pour tuer le maximum de personnes. Selon les informations données par celui qui a été arrêté avec en sa possession un sac contenant des grenades, du matériel pour bombe et bien d’autres objets, son complice et lui attendaient 12heures pour passer à l’acte.
C’est le comportement affiché par le présumé coupable qui a attiré l’attention des éléments du BIR, qui étaient présents sur les lieux. Il n’aurait été reconnu par aucun autre soldat appartenant à ce corps d’élites. Pressé de se présenter, il aurait tenté de prendre la fuite et c’est ainsi que le plan machiavélique a pu être déjoué.
Copieusement bastonné par quelques personnes, il serait passé aux aveux en affirmant que son complice qui porte l’autre sac a réussi à prendre la poudre d’escampette. Pour l’instant, il se trouve à la brigade d’ekounou, pour exploitation.
Il ne s’agit pas ici, d’un acte isolé. Dans un autre quartier de la ville aux sept collines, plus précisément à mvog ada, il y’à eu un autre incident, ce même vendredi. Un individu dont on ignore l’identité a tenté de poignarder un homme, au cours d’une discussion qui a mal tourné. Il a prétendu, selon les témoignages recueillis sur le lieu de l’accident qu’ils viennent de Bamenda et, qu’ils sont nombreux ici maintenant. Bientôt, on va entendre parler d’eux. Pendant que les gens s’empressaient autour du blessé, son agresseur a réussi à prendre la fuite et, les recherches entreprises pour lui mettre la main dessus, n’ont pas permis de le rattraper.
Il s’agit très certainement d’actes isolés qui n’ont rien en commun; cependant il n’en demeure pas moins que la vigilance à laquelle sont invités les habitants de la capitale politique camerounaise doit être permanente. Les réseaux sociaux sont inondés de messages qui laissent croire que nul n’est plus en sécurité, dans cette grande métropole.
Alerte Maximum
Les déplacements à l’intérieur du pays, depuis le début de cette année, suscitent beaucoup d’inquiétude, d’autant plus qu’il n’est pas évident d’identifier tous ceux qui ont quitté les deux régions anglophones, en proie à la crise sécuritaire, encore moins ceux qui, venant des régions du Nord, ou de l’Est Cameroun, affluent quotidiennement dans la ville aux sept collines.
Dans leur message, on lit leur ambition de frapper violemment le siège des institutions républicaines, en posant par tous les moyens, des actions d’éclats, avec des conséquences indescriptible afin de déstabiliser les camerounais. Ils espèrent ainsi amener les populations à perdre confiance à leur armée.
Fort heureusement, ils n’ont pas réussi à perpétrer leurs sombres desseins. Les mesures sécuritaires mises en place sont telles que Yaoundé demeure une ville imprenable. Les populations, conscientes et jalouses de la paix dans leur pays, restent en éveil.
L’armée n’est pas en reste. On serait tenté de croire que la perte de leurs camarades d’armes leur donne la hargne nécessaire pour solidifier leur engagement, celle de défendre, au prix du sacrifice suprême, cette terre qui les a vu naître.
Nicole Ricci Minyem