Les consommateurs redoutaient que l’élection présidentielle connaisse des troubles.
«Je préfère être prudente. Je vais faire mes courses aujourd’hui. J’ai peur de ce qui pourrait se passer durant l’élection de demain. Ce que nous suivons chez nos frères du Nord-Ouest et du Sud-Ouest nous effraie. J’ai peur que les sécessionnistes attaquent aussi Douala», nous a déclaré une mère de famille vivant à Douala dans la région du Littoral. Comme elle, d’autres personnes que nous avons jointes au téléphone, ont choisi de faire leurs achats samedi dernier. Outre le fait que les commerces allaient être fermés le dimanche le jour du vote, elles nourrissaient aussi une crainte de violences et de perturbations du scrutin. Dans la ville de Yaoundé la capitale, plusieurs citoyens ont adopté la même attitude.
Des fois, la circulation a pris un coup vu le flux de clients qui se rendaient dans des boutiques ou des supermarchés. Ce fut le cas au carrefour au Lycée bilingue dans l’arrondissement de Yaoundé V. Coincés dans des embouteillages, klaxons de voitures privées et de taxis, sans oublier des motos résonnaient de part et d’autre. Des hommes et femmes qui voulaient accéder à un supermarché de la place avaient formé à ce lieu, un interminable rang.
«Nous sommes informés que les boutiques ne seront pas ouvertes le jour du scrutin voilà pourquoi je suis venu acheter du pain pour mes quatre petits-fils. Mais étant donné qu’il y a une foule très nombreuse ce soir, nous sommes obligés d’attendre le pain qui vient des fourneaux pour que nous soyons servis», a aussi déclaré à notre confrère Le Jour du 8 octobre 2018, une dame âgée de soixante ans.
Au supermarché Masso Palace, la situation a été quasi la même. Las d’attendre d’être servis, certains clients ont préféré se rendre dans d’autres supermarchés de la capitale, sans y trouver une grande différence. Les responsables des structures commerciales ont dû revoir leur fonctionnement pour que la clientèle ressorte tout en étant satisfaite. «Nous avons pris des dispositions pour que les clients soient servis, les boulangers sont à la manœuvre, ils produisent environ 300 pains toutes les 30 minutes et tout le monde sera servi. Les gens ont attendu la dernière minute, c’est pourquoi nous avons cette affluence», a indiqué à notre confrère, le responsable d’un supermarché.
A quelques semaines de la tenue du scrutin de l’élection présidentielle, des rumeurs selon lesquelles, les sécessionnistes troubleraient le jour du vote, ont largement circulé, plongeant les populations dans une sorte de psychose. Toutefois le scrutin est passé. Rien de tout ce qui avait été dit n’est arrivé. S’il y a eu des tensions au Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dans les autres régions tout s’est passé dans le calme. Une remarque faite par le candidat-Président Paul Biya à la sortie de son bureau de vote logé à l’école publique de Bastos. «Je vois que les choses vont bien. Il n’y a pas de bagarre, la campagne électorale s’est déroulée dans la sérénité. Je félicite les camerounais pour cette maîtrise d’eux-mêmes qu’ils ont montrée. Il reste à souhaiter qu’ils gardent cette maîtrise quand on donnera aussi les résultats», a-t-il déclaré.
Liliane N.