Les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont paralysées par des villes mortes ce lundi matin, jour de rentrée scolaire. Des scènes de violences ont, par ailleurs, lieu dans certaines localités.L’ambiance dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest contraste avec l’effervescence observée dans les autres régions du fait de la rentrée scolaire ce 3 septembre 2018. Sur place, une nouvelle journée ville-morte paralyse les activités de transport, de commerce, entre autres, menaçant même le retour aux classes.
Dans les villes, les rues sont quasi-désertes ce lundi. Il n’y a point d’élèves dans les rues. Les enseignants aussi tardent à se rendre dans les établissements. Journalducameroun.com a pu entrer en contact avec quelques-uns d’entre eux. La peur est la raison commune de cette situation, ce d’autant plus que des incidents violents ont été enregistrés à l’aube et durant le week-end.
A Mile 16 (Buea), des affrontements entre de présumés combattants séparatistes et des militaires camerounais ont fait fuir quelques transporteurs présents à la gare routière. Bambili et Bafut (Nord-Ouest) sont rentrées dans la danse avec les attaques respectives, il y a près d’une heure, de leurs commissariat et gendarmerie par des individus non identifiés.
Les élèves restent à la maison même si certains ont déjà été inscrits dans quelques écoles de leurs localités. Parents d’élèves et enseignants veulent juger de la tournure des événements avant de savoir quelle attitude adopter. D’autres élèves ont déjà rejoint les villes environnantes afin d’y passer leur année scolaire.
La psychose demeure dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest malgré le fait que des leaders sécessionnistes ont indiqué la semaine dernière qu’il n’y aurait pas de représailles contre les élèves. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, ils soulignent toutefois la responsabilité des parents pour tout danger qu’encourraient les jeunes envoyés à l’école.
L’armée camerounaise a pourtant pris des dispositions jeudi pour renforcer la sécurité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest pour que les activités scolaires puissent reprendre dans la sérénité ce jour. Celles-ci sont mises en mal depuis la grève des enseignants d’expression anglaise de ces deux régions en 2016. Ceux-ci dénonçaient, entre autres, la francophonisation progressive de leur sous-système éducatif. Depuis, les mouvements de contestation ont cédé place à des scènes de violence avec, notamment, l’entrée en action des militants de la sécession par tous les moyens, y compris la force.