Pour l’ONG internationale Action contre le faim, le défi de la couverture santé universelle peut être relevé, à condition que les pouvoirs publics, tout comme les populations bénéficiaires y mettent de la volonté.
C’est la raison d’être d’une réflexion organisée à Maroua le 12 décembre 2018 dans la salle des conférences de la CNPS et qui visait le renforcement de la résilience des populations vulnérables à l’insécurité nutritionnelle tout en contribuant à la cohésion sociale.
C’est une réunion à laquelle ont pris part, outre les maires des neuf communes de l’Extrême-Nord visées par Action contre la faim, les délégués départementaux des Affaires sociales, les médecins-chefs des districts de santé ciblés et des organisations de la vie civile.
Cette rencontre d’un jour était présidée par Herman Bertrand Assiga Ebana, le secrétaire général des services régionaux de l’Extrême-Nord. Il a été arrêté que dans les communes ciblées, à savoir Kousseri, Mozogo, Mokolo, Gazawa, Ndoukoula, Hina, Tokombéré, Koza et Soulédé-Roua, des stratégies soient mises sur pied afin, non seulement de renforcer le tissu économique des populations vulnérables, mais aussi et surtout de leur assurer les soins de santé à moindre coût afin qu’elles puissent en bénéficier.
Pour cela, et dans le cadre du programme RESILIANT financé par le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, Action contre la faim entend contribuer à la réalisation de ce rêve; ceci avec l’appui de ses partenaires, notamment la Croix-rouge française et Ppositive génération, rapporte le quotidien national.
Entre autres suggestions qui ont été faites, les participants ont proposé que les populations ciblées puissent acquérir à un prix modique, la carte sanitaire qui va donner accès à ces soins ; Les communes elles aussi, sont appelées à dégager une bonne part de leurs budgets au bénéfice de la couverture de la santé universelle.
Dans son rapport sur les dépenses publiques au Cameroun, publié en juin 2018, la Banque mondiale encourage la nouvelle politique du pays en matière de couverture santé universelle. «C’est une grande opportunité pour introduire plus d’efficacité dans l’équité des dépenses sociales», note la Banque mondiale. Cependant, elle préconise que cette nouvelle politique soit menée en s’inspirant de bonnes pratiques internationales.
Ainsi, dans l’optique de rendre plus équitables les dépenses sociales, le gouvernement camerounais est invité à rééquilibrer la distribution des ressources des hôpitaux tertiaires vers les formations sanitaires de soins primaires. Par ailleurs, la Banque mondiale appelle à réformer le système actuel d’achat de produits pharmaceutiques et médicaux.
Pour mémoire, le gouvernement camerounais compte mettre en place cette année 2018, un système de couverture santé universelle qui coûterait 1 300 milliards FCFA à l’Etat. Cela permettra d’avoir un paquet de base de soins et services, composé de 185 interventions et de 101 sous-interventions.
Pour le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, la mise en œuvre de la Couverture santé universelle doit se faire de manière progressive via une phase de préparation de 2 ans. Cela permettra de répondre efficacement aux exigences.
«Nous avons réfléchi à un paquet de 185 services et soins avec 110 sous-interventions. C’est ce paquet de base qui sera implémenté au départ. Mais dans ces paquets de base, nous trouvons tous les soins qui sont donnés dans un centre de santé intégré. Et dans un centre médical d’arrondissement. Nous trouvons aussi des soins complémentaires qui sont donnés dans un hôpital de district», indiquait-il en novembre 2018.
«Quasiment 70% de nos problèmes sont réglés dans cette couverture santé universelle. Les populations vulnérables sont prioritaires parce que tous leurs problèmes sont pris en charge intégralement», ajoutait-il. Le montant de 1 300 milliards FCFA servirait dans les divers domaines de la médecine interne, la chirurgie, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, la stomatologie, la vaccination, etc.
Otric N.