Le missionnaire américain Charles Truman Wesco a été tué mardi à Bambui près de Bamenda. Il a «succombé à ses blessures» après que son véhicule a été «criblé de balles», selon une source proche de l'archidiocèse de Bamenda citée par l’AFP.
Blessé dans une attaque, il a été évacué à l'hôpital de Bamenda, où «il est mort cet après-midi», selon une source à l'hôpital, confirmant une information d'une source sécuritaire à Yaoundé. L’Agence France presse rapporte également que l'ONG Médecins sans frontières (MSF) est intervenue après l'incident pour évacuer «les blessés de l'attaque». Le missionnaire américain est arrivé au Cameroun le 18 octobre 2018 avec son épouse et ses 8 enfants.
Un déploiement de forces de sécurité était visible ce soir autour de l'hôpital de Bamenda, selon des témoins à l'AFP. Ce même mardi, des séparatistes présumés armés ont attaqué la brigade de gendarmerie de Bambili, ce qui aurait provoqué des échanges de tirs. Les combats ont forcé de nombreux habitants à rester cloîtrés chez eux, tandis que certaines entreprises ont fermé leurs portes, craignant pour leur sécurité.
Les affrontements de ce mardi succèdent à ceux d’hier lundi, lorsque les hommes armés ont attaqué les forces de sécurité en faction autour du palais du Fon. Les habitants de Bambili étaient tous confinés dans leurs domiciles, observant ainsi les traditionnelles «villes mortes» du lundi.
Les deux régions anglophones camerounaises sont le théâtre depuis un an d'un conflit entre des séparatistes réclamant l'indépendance du Cameroun anglophone et l'armée camerounaise. Il n'était pas possible ce soir de déterminer de manière indépendante de quel camp ont été tirés les coups de feu fatals au missionnaire. L'ambassade des Etats-Unis à Yaoundé n'a pas encore fait de commentaire.
Jeudi dernier, un enseignant de l'université de Bamenda a été tué dans la même localité de Bambui. Le professeur Paul Mbufong du département d’anglais de la Faculté des Arts de l’université de Bamenda a trouvé la mort lors d’une fusillade entre l’armée et des Ambazoniens à Bambui.
Le directeur des affaires administratives de l’Université de Bamenda a perdu la vie dans cet affrontement. «Il est mon conférencier, la journée a été triste pour nous aujourd’hui. Il a été blessé par balle et transporté à l’hôpital central de Bamenda. Malheureusement, il n’a pas survécu», a raconté un étudiant. Lors de cette fusillade, un soldat aurait été abattu.
La crise socio-politique qui touche les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, dite Crise Anglophone, prendra un autre tournant, peut-être le plus décisif de son histoire, les 21 et 22 novembre prochain, lors de la tenue de la Conférence générale Anglophones (AGC).
C’est du moins ce qu’espère le Collège des Organisateurs de cette initiative conciliatoire présidé par Son Éminence le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de l’archidiocèse métropolitain de Douala. Pour réaliser cette rencontre, les organisateurs auront besoin d’un budget prévisionnel de 32 346 800 (trente-deux millions trois cent quarante-six mille huit cents) F Cfa, a indiqué ce Collège au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue le 11 octobre 2018 à Douala.
En attendant le déroulement de cette assise, le Collège appelle à la cessation des hostilités entre les militaires et les groupes armés dans ces deux régions, l’abandon des poursuites pénales non justifiées, la libération des personnes actuellement détenues dans le cadre de la crise anglophone et de la facilitation du retour des personnes qui ont été déplacées de l’intérieur ou de l’extérieur depuis octobre 2016.
Otric N