L'incendie s'est produite dimanche dernier au marché Mvog Mbi à Yaoundé. Pas de perte en vies humaines, mais les dégâts enregistrés au terme de cet catastrophe sont considérables. Le bilan fait état de trois boutiques de prêt à porter complètement calcinées.
Les informations récoltées sur les lieux de l'incendie témoignent à suffisance de la gravité de la situation et de l'importance des pertes. Tout serait parti de l'une des boutiques concernées. D'après des témoignages récoltes sur le terrain, autour de 8 heures et trente minutes, on a vu les flammes sortir de la première boutique. Aussitôt, les flammes ont attaqué les boutiques situées à ses côtés, collées à elle.
Très vite, les commerçants présent ont rapidement pris des mesures pour stopper la propagation du feu. À coup de seau d'eau et de sable, les populations présentés vont manifester un véritable enthousiasme pour la cause. Ils vont y parvenir avec l'arrivée des sapeurs pompiers appelés au préalable.
C'est d'ailleurs l'inspecteur de police du commissariat du 10 e arrondissement, Guy Roger Enguéné, de passage dans les environs qui avait aussitôt alerté les sapeurs-pompiers. " Lorsque nous sommes arrivés, les flammes avaient déjà dévasté les deux premières boutiques et attaquaient la troisième. Nous avons automatiquement circonscrit les pièces concernées, afin d’éteindre les flammes. Il n’y a plus de danger ", a expliqué l’Adjudant Marc Eone du Corps national des sapeurs-pompiers de Mvan. Une intervention qui sera saluée a juste titre par la population présente.
Malgré la prompte intervention des sapeurs-pompiers, les dégâts restent énormes. Les commerçants propriétaire de ces boutiques ont perdu presque tous leurs articles.
"J’ai tout perdu dans ma boutique. Des sacs, chaussures et habits sont tous partis en fumée. Je ne sais quoi faire ", s’est lamentée Sabine Sado, propriétaire d’une des boutiques ravagées. Pareil pour Armel Yonkeu, un autre sinistré qui n’avait que ses yeux pour pleurer.
Sur la question de l'origine du feu, les enquêtes se poursuivent et les sapeurs pompiers sauront retrouver le foyer de l'incendie. Mais pour les observateurs de cette scène macabre, plusieurs motifs peuvent justifier cet état de chose.
D'abord les installations électriques qui restent anarchiques. Dans nos marchés comme dans la plupart de nos quartiers, les fils de transport d'énergie sont très mal disposé. Et quand cet enchevêtrement vient s'ajouter aux installations précaires dans les domiciles, c'est un cocktail dont l'exploite peut intervenir à tout moment. Ajouter à cela l'irrégularité de la tension électrique, qui baisse et croit au gré de l'opérateur. Elle peut être l'origine des surchauffes des fils de conduite d'énergie, ce qui peut aboutir à des incendies comme celles que nous déplorons marché Mvog Mbi à Yaoundé.
À côté des causes liées aux mauvaises installations, on peut ajouter les constructions le plus souvent en matériaux provisoires des bâtiments abritant les boutiques. Ce qui remet au goût du jour là problématique de la construction de nos marchés aux normes. Ce qui n'est pas le cas jusqu'ici. Toutefois, l'espoir pointe à l'horizon du fait de l'accélération du processus de décentralisation. Il faut espérer qu'avec une plus forte implication des communes dans la gestion au quotidien des marchés, on assistera de moins en moins à ce entre de drame.
Stéphane Nzesseu