Les autres acheteurs sont obligés d’attendre la fin des aménagements judiciaires parce que les lots qu’ils ont sollicités ne sont pas achevés
C’est depuis 2013 que quatre vingt (80) particuliers ont sollicité l’acquisition des logements sociaux à Olembe, banlieue de Yaoundé, dans le cadre d’un programme mis sur pied par le gouvernement.
Lors d’une cérémonie de rétrocession organisée ce mercredi, seuls 30 ont pu recevoir leur trousseau de clés. Célestine Ketcha Courtès, ministre de l'Habitat et du Développement urbain a donné les raisons pour lesquelles les autres preneurs sont obligés d’attendre : « Chaque acquéreur était affecté à un bâtiment et nombreux sont ceux qui sont dans des bâtiments inachevés et, la mutation sur le plan juridique est quasi impossible… ».
En prononçant son allocution de circonstance, madame la ministre a également donné des explications pour justifier le retard accusé dans la remise des logements sociaux aux ayants droits, qui ont été obligés d’attendre pendant six ans : « Nous sommes conscients que le temps a passé mais, les causes de ce retard sont fondamentalement liées à deux raisons : la défaillance des PME nationales, qui n’ont pas été à la hauteur des attentes du maître d’ouvrage, ainsi que de la confiance qui leur a été faite, la preuve, beaucoup de logements ne sont pas achevés. La deuxième raison c’est l’insuffisance des ressources financières… ».
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, au vu des statistiques affichés, de nombreuses années après le lancement de ce projet du gouvernement, qui est resté dans la phase de réalisation ou alors de finition : 500 logements à Olembe - 1175 0 Douala – Bakoko - 110 achevés et la rétrocession va se faire incessamment - 250 logements en cours de construction avec un taux d’exécution qui tourne autour de 60%... ».
Avec les partenaires comme la Chine, le membre du gouvernement a souligné que : « 1500 logements sont construits dans le cadre de la coopération Cameroun – Chine et les travaux sont achevés. Par ailleurs, il est simplement question de mettre sur pied une politique de commercialisation avec 650 logements à Yaoundé, 650 à Douala, 500 dans certaines autres villes du pays dont Bamenda, Sangmélima, à Bafoussam, à Limbé…100 logements par capitale régionale », en plus des travaux de bitumage et de drainage en eau sont en cours d’exécution.
Le droit à la ville commence par le droit à un logement décent et, c’est l’un des engagements pris par le gouvernement camerounais qui ambitionne de donner des logements décents aux populations, afin de réduire le gap des inégalités, éviter des soulèvements au sein des habitants d’une même ville, leur offrir des opportunités…
Malheureusement, les programmes immobiliers pour promouvoir l’inclusion, donner vie à un nouveau pôle urbain, construire des villes qui offrent l’essentiel des services urbains, notamment la connectivité, la mobilité, l’eau, l’électricité, les espaces ouverts pour les enfants, tardent à prendre corps.
Les populations sont obligées de se caser dans des quartiers précaires, là où on ne tient pas compte des services d’hygiène et de salubrité, dans lesquels le droit à l’assainissement relève d’une gageure et au sein desquels nul ne tient compte de la biodiversité.
Nicole Ricci Minyem