Trois otages, dont deux élèves qui avaient été kidnappés début novembre en même temps que 79 autres à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest du Cameroun ont été libérés ce lundi.
Les recherches se poursuivaient pour retrouver les quatre dernières victimes de l’enlèvement survenu au collège presbytérien de Nkwen, à Bamenda, dans la nuit de dimanche à lundi. Selon Joseph Beti Assomo, il s’agit de deux élèves, une enseignante et le responsable dudit établissement scolaire. Ceux-ci auraient «été déplacés par les ravisseurs, avant l’arrivée sur les lieux des unités intervenantes».
Sur quatre otages qui restaient en captivité «trois ont été libérés» lundi, a affirmé un responsable administratif de la région, confirmant une information obtenue auprès d'une source proche de cet établissement. «Les trois otages libérés sont deux élèves et un encadreur. Il reste un dernier encadreur dont nous n'avons pas encore confirmé la libération», a ajouté le responsable administratif, sans donner de précisions sur les conditions de l'opération.
L'encadreur libéré lundi est la directrice de la PSS, qui avait été enlevée en même temps que ses élèves, selon la source proche de cet établissement. «Elle m'a envoyé un message pour me dire qu'elle était libre», a indiqué cette source.
Le 5 novembre dernier, 83 personnes, des élèves pour la plupart, avaient été kidnappées au PSS. Deux jours après, les autorités avaient annoncé la libération de 79 élèves en précisant que quatre personnes restaient en captivité. Ils avaient été abandonnés dans les locaux de l’Eglise presbytérienne de Bafut. Ils ont été soumis mercredi à des examens médicaux approfondis et devraient rejoindre leurs foyers incessamment.
L’enlèvement de ces personnes est le deuxième du genre enregistré dans ce collège au courant de la semaine dernière. Une première prise d’otages y avait eu lieu mercredi, 31 octobre, elle concernait onze enfants qui ont été relâchés après le paiement d’une rançon. La scène y relative s’est déroulée en pleine nuit, alors que seules les forces de défense et de sécurité sont présentes dans les rues dans le cadre de leurs patrouilles.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre d’une crise socio-politique sans précédent depuis fin 2016. Elle s'est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Les attaques de séparatistes armés contre des écoles sont nombreuses depuis le début du conflit.
Mi-octobre, six élèves avaient été enlevés dans une attaque de lycée à Bamenda, selon des sources concordantes. Les autorités avaient démenti. Le jour de la rentrée scolaire début septembre, un directeur d'école a été assassiné, un professeur mutilé et plusieurs lycées attaqués. Le conflit armé a redoublé d'intensité dans la région du Nord-Ouest après plusieurs mois d'accalmie.
Le 3 novembre dernier, le sous-préfet de Noni, dans le département de Bui, région du Nord-Ouest a été enlevé par des sécessionnistes. Martin Ngwa Majong est libre depuis le 7 novembre 2018 après quatre jours passés entre les mains des sécessionnistes. Le sous-préfet de l’arrondissement de Noni est apparu vraiment mal en point. Il avait deux bandages sur le visage. Il s’appuyait pour marcher sur des éléments des Forces de défense et de sécurité.
L’armée camerounaise dans un de ses tweets a indiqué le 8 novembre 2018, que l’autorité administrative «a subi des sévices corporels: blessé par plombs à la jambe droite, multiples blessures par gourdin et cross fusil artisanal sur la tête, bras gauche et plante de pied».
Otric N.