Ils ont reçu leurs parchemins de fin de formation jeudi au cours d’une cérémonie présidée par le secrétaire général des services du gouverneur, Etienne Ludovic Mba. A ces «soldats de la morale», il recommande d’être des relais de réarmement moral pour plus de civisme.Le pays connait, dans la tranche jeune de sa population, une décrépitude de la morale et de l’esprit d’appartenance à une communauté nationale, mais surtout la délinquance juvénile qui a atteint un niveau inquiétant. La formation offerte par l’Agence du Service Civique Nationale de Participation au Développement vise à réarmer moralement les jeunes dont l’âge varie entre 17 et 21 ans, afin d’en faire des citoyens exemplaires.
Dans la région de l’Adamaoua, pour cette 5èmecuvée, ils sont 140 qui viennent de tous les 5 départements que compte la région. Pendant 1 mois, au Lycée classique de Ngaoundéré, ils ont été formés sous le régime de l’internat. Les modules de formation prenant en compte divers aspects de la vie en communauté, ils se disent prêts à relever les défis de la morale auprès de leurs camarades. «Partager, comment vivre en société, participer au développement de notre pays pour un Cameroun émergent», tente d’expliquer une jeune appelée de cette cuvée.
Déjà, certains se voient être des relais tant au niveau de leurs pairs qu’auprès de certains aînés qui ne brillent pas toujours par un comportement exemplaire. «Je vais essayer de sensibiliser mes camarades, mes amis et même certains grands frères sur la nécessité d’adopter un certain comportement pour le bien-être de notre pays», justifie Issa.
Pour les responsables régionaux du service civique, la formation offerte aux jeunes contribue à plusieurs niveaux au réarmement moral. Marie Louise Sinda Sanda, chef d’Agence régionale du Service Civique National de Participation au Développement déclare: «la formation que nous donnons à ces jeunes a un impact sur leur comportement, sur leur vie et a un impact dans la société. Nous avons des jeunes qui, au sein des établissements, une fois passés par la formation des appelés ont radicalement changé. Nous recevons des témoignages des parents sur le changement observé chez leurs enfants». Toute chose qui laisse croire que cette formation contribue à une prise de conscience chez ces jeunes qui sont passés par les moules du service civique.
Loin de se passer pour une véritable institution de réarmement moral pour les jeunes, il existe néanmoins des choses qu’il faudrait revoir. La tranche d’âge ne permet pas de toucher en réalité les poches de la délinquance juvénile du fait d’un nombre important des délinquants se retrouvent dans la tranche 12 à 17 ans. L’effectif de 140 jeunes dans la région parait aussi minime dans le sens où l’on pourrait se trouver dans des zones qui ne disposent pas d’assez d’appelés. Ce qui rendrait difficile le travail des autres sur le terrain.
Ces appelés qui sont mis sur le terrain chaque année dans toutes les dix régions du pays seront mieux visibles à travers les actions qu’ils vont mener comme les volontaires du même service qui sont encadrés dans le cadre des villages pionniers où ils produisent des vivres et autres denrées.