Sur les 704 Km de routes bitumées et les 1607 Km de routes en latérite, seulement 14,10 % sont en bon état dans cette partie du pays.
Le gouvernement camerounais avait lancé 2018, en direction des entreprises du secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP), un appel d’offres en six lots pour la réalisation des travaux d’entretien routier sur le réseau Nord du Cameroun, qui couvre les trois régions septentrionales du pays : l’Adamaoua, l’Extrême-Nord et le Nord. Pour un budget estimatif de 4,950 milliards de francs Cfa. La majeure partie des travaux sera effectuée dans la région du Nord, sur 747 Km, pour une enveloppe globale de 2,5 milliards de francs Cfa.
Dans le même temps, la région de l’Extrême-Nord s’en tire avec une enveloppe de 1,550 milliard de francs Cfa, pour l’entretien de 315 Km de route. Dans l’Adamaoua, 538 Km de route devront être entretenus, pour un montant de 1,6 milliard de francs Cfa. Le Nord-Cameroun n’a comme exutoire routier que l’unique axe Garoua-Ngaoundéré, qui se ramifie en une branche Banyo-Bafoussam, plus courte mais anarchique, qui draine le 1/3 du trafic, et une branche plus longue mais plus sûre, Meiganga-Bertoua-Yaoundé .
Dans l’ensemble, le rail a toujours servi de principale voie d’échanges entre le nord et le sud du pays, Ngaoundéré étant la tête de ligne du transcamerounais. Toutefois, au-delà de ce qui a souvent été perçu par la conscience collective comme une marginalisation « voulue » de cette partie du territoire, deux éléments d’explication pourraient nourrir la réflexion sur l’enclavement du Nord-Cameroun : l’absence d’un réel fret marchand au niveau régional, et la faible dynamique économique du Tchad jusqu’à la fin de la décennie 1990, pays dont l’essentiel du fret traverse le Nord-Cameroun dans toute sa longueur.
Dans la région du Nord, le calvaire des usagers de la nationale N°1 reliant Ngaoundéré à Garoua est un cas d'école. Sur une distance d'environ 275 Km, il faut parfois faire cinq heures, voire six heures de temps pour parcourir cette distance. Et pourtant, l'on rencontre régulièrement des entreprises privées sur cet axe en train de faire du raccommodage des nids de poule. L'autre problème, c'est celui de la prompte intervention de ces entreprises lors des situations d'urgence. Après l'écroulement d'un pont ou d'un radier, la procédure et le délai pour permettre son rétablissement sont élastiques à cause de l'intervention tardive des entreprises privées. Le trafic routier constitué dans la décennie 1970 d’une flotte de 200 à 300 camions a franchi aujourd’hui les 30 000 camions par an. Les travaux du bitumage de la route Garoua Ngaoundéré (275 km) commencés sont le signe du désenclavement futur du Nord-Cameroun vis-à-vis du Sud .
La réalisation de cette infrastructure a été précédée par d’autres sur le plan régional et qui jusqu’à présent n’ont toujours pas permis au Nord-Cameroun de participer pleinement au développement du pays. Le bitumage des principaux axes routiers (Ngaoundéré-Touboro ; Garoua-Figuil et Garoua Boulaï-Ngaoundéré en cours de réalisation) contribue au désenclavement de la région certes, sans pour autant résoudre l’épineuse question de l’accessibilité aux zones rurales, bassins de production vivrière.
En 2009 le Nord-Cameroun disposait d’un réseau routier de 9 306 km de routes. Malgré le soutien des partenaires au développement (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Union Européenne, Banque Africaine de Développement) ces dernières années, Sur les 704 Km de routes bitumées et les 1607 Km de routes en latérite, seulement 14,10 % sont en bon état dans la région du Nord.