Les zones à risque. Les zones à risque tels les marécages et les flancs de montagnes sont envahis par des habitations. L'absence d'un plan directeur d'urbanisation et l’entêtement des populations face aux multiples mises en garde des autorités sont à la base de cette situation.
« Le plan directeur d'urbanisation de la ville date de 1964. A ce jour ce plan n'est pas actualisé. Il faut que les autorités compétences en la matière prennent les choses en main pour réactualiser ce plan afin de juguler le problème de construction anarchique dont la ville connaît en ce moment » déclare un ancien employé de l’ex-commune urbaine de la ville, aujourd’hui proche collaborateur du délégué du gouvernement. Ceci frappe à l’œil pour le visiteur qui met ses premiers pas dans la métropole capitale de la région « Château d’eau » du Cameroun. Le désordre urbain en matière de construction des maisons d’habitation s’est érigé en norme.
La poussée démographique que connaît cette ville en ces dernières décennies s'est accompagnée d'une extension des quartiers. Les maisons d'habitation poussent comme des champions au mépris du respect des mesures de sécurité prescrites par les autorités administratives. Les zones à risque jadis inoccupées sont envahies par les habitants en l’absence d’un plan directeur d’urbanisation actualisé de la ville. Les flancs des montagnes, les zones marécageuses, les réserves forestières urbaines et même les cimetières sont envahis des maisons. L'envahissement du Mont Ngaoundéré par les habitants du quartier Onaref, l’occupation des flancs de montagnes de montagne dans des quartiers comme Burkina, Gambara II, en sont un exemple dont les dangers guettent la population. Dans ces zones les propriétaires d’habitation sont souvent obligés d'investir d'énormes moyens pour payer la main d'œuvre afin de faire construire des bâtiments. Des risques sont permanents et le danger plane sur la population. 'Certains n’hésitent pas à construire au bas de grosses pierres qui surplombent leur domicile et suspendues sur les toits des bâtiments.
Les habitants des bas fonds et des zones de marécages quant à eux vivent le pire des inondations chaque année en saison pluvieuse. Au quartier Sabongari où la zone agricole est peuplée des maisons, l’on ne vit plus que sur le qui vive au moindre coup de tonnerre. « Ici nous sommes à chaque goutte de pluie débordée par les eaux de la rivière. L'année dernière au mois d'Août l'eau a envahi toute notre maison, tous les meubles ont été engloutis dans les eaux. Les diplômes et actes de naissance de mes enfants ont été détruits. Nous avons été obligés de quitter la maison pour aller passer la nuit ailleurs » argue Aminata, une mère de famille. Toutefois après le passage des vagues d’eau, Aminata et ses enfants avaient regagné leur demeure dans lequel ils mènent toujours leur vie, laissant ainsi leur sort à la Providence. Et le calvaire est loin de finir au regard des conditions précaires. La promiscuité constitue le lot quotidien.
Il y’ a quelques mois le délégué du gouvernement est sorti de sa réserve pour déguerpir les occupants anarchiques du cimetière de Joli soir et de Nord Cifan. Une mesure bien qu’ayant fait des mécontents au sein de la population de la ville de Ngaoundéré, avait permis de remettre de l’ordre dans la cité. Certains se demandent même pourquoi ce mutisme des autorités face à un problème qui prend de plus en plus corps dans la ville. Attendent-ils que des catastrophes telles les inondations survenues dans les régions du Nord et l’Extrême Nord pour agir ? Alors qu’on sait que chaque année, la vie est ôtée à quelques riverains des bas fonds du quartier Sabongari suite à des inondations récurrentes durant le mois d’Août. Afin d’éviter le pire à travers des menaces qui planent déjà sur cette population, il vaut mieux vaut prévenir que guérir.
Félix Swaboka.