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Médias: «Mimi Mefo n’a commis aucune faute professionnelle», affirme le syndicat des journalistes

vendredi, 09 novembre 2018 10:25 Mfoungo

La rédactrice en chef d’équinoxe Tv et radio de langue anglaise a été déférée, menottes aux poignets, à la prison centrale de New-Bell mercredi. Avant d’y être conduite, elle a été entendue à la Légion de Gendarmerie du Littoral à Douala puis chez le commissaire du gouvernement  du Tribunal militaire de la capitale économique.

Mimi Mefo est accusée de «propagation de fausses nouvelles» et «cybercriminalité» pour avoir établi la responsabilité des militaires camerounais dans l’assassinat de Charles Trumann, le missionnaire américain tué le 30 octobre dans le Nord-Ouest. Elle annonçait, dans un tweet que ce n’était pas la première fois que les soldats tuaient des étrangers dans le cadre des conflits qui les opposent aux sécessionnistes.

Il faut dire que ce mercredi 07 novembre 2018, l’enquête préliminaire va durer pas plus de 30 minutes. Devant l’enquêteur, la suspecte va se voir présenter les captures d’écran de sa page Facebook comme corps du délit. Page sur laquelle elle avait relayé les dépêches de l’agence de presse agréée «Cameroon News Agency (CNA)» portant sur le meurtre du pasteur américain dans la région du Nord-Ouest.

Dans un premier temps, CNA avait titré que «c’est l’armée qui aurait tué le pasteur», dans un second temps la CNA avait titré que «le pasteur a été pris dans les échanges de coup de feu des deux camps» et dans un troisième temps, Mimi MEFO a publié le communiqué du gouvernement soutenant que le pasteur a été tué par les milices séparatistes des régions anglophones. A cela va aussi s’ajouter la publication des photos portant sur la dernière attaque sanglante de la bourgade de Bambili dans la région du Nord-Ouest.

Le collectif d’Avocats en charge de la défense de la journaliste a déclaré au sortir de cette journée que «le dossier est vide, mais que cette affaire avait pris des connotations politiques graves», tout en ajoutant que «nous sommes dans une interpellation arbitraire et une cabale ouverte visant à museler les journalistes», avant de conclure que «la décision kafkaïenne de  l’emprisonnement de Mimi MEFO semblait avoir été prise bien longtemps et commanditée par des membres du gouvernement à l’instar de la haute hiérarchie militaire dont le Commissaire du gouvernement a dit recevoir des ordres».

Dans un communiqué rendu public jeudi, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) souligne que «Mimi Mefo n’a commis aucune faute professionnelle; dénonce une menace permanente sur les médias dans le seul but de faire régner une atmosphère de crainte et d’autocensure; condamne les méthodes d’un régime aux abois qui vise à bâillonner la presse par tous les moyens en créant une psychose au sein de cette profession à travers une série d’interpellations, de gardes à vue, et de procédures judiciaires à tête chercheuse et souvent savamment aiguillonnées…».

Le SNJC rappelle que Mimi Mefo était «l’une des rares journalistes à mener courageusement des grands reportages dans les lignes de front de cette guerre qui oppose les forces armées et les milices dites sécessionnistes; exige sa libération sans condition et l’arrêt des poursuites judiciaires; soutient que la consolidation de la démocratie, de l’unité nationale et du vivre ensemble au Cameroun passe surtout par l’acceptation par tous du rôle de chiens de garde que jouent les journalistes, malgré les mauvaises conditions de travail qui sont les leurs». 

Le SNJC justifie sa position dans ce cas comme dans tous les autres, par l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948 qui stipule que: «Tout individu a droit à la liberté d’opinion, la liberté d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit».

Le SNJC justifie sa position dans ce cas comme dans tous les autres, par l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948 qui stipule que: «Tout individu a droit à la liberté d’opinion, la liberté d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit». 

Otric N.

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