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Média: Crise de confiance entre le Conseil National de la Communication et le patron du groupe de presse d’Amougou Belinga

jeudi, 27 décembre 2018 09:59 Mfoungo

Le directeur de publication de l’hebdomadaire « Kalara » et membre du Conseil National de la Communication répond à l’un des patrons de presse installé au Cameroun et dans d’autres pays de l’Afrique Centrale. Dans une correspondance très instructive.

 

Contribution sans Frontière!!!

Il faut dire la vérité à  Amougou Belinga 

Par Christophe Bobiokono

 

Je ne suis pas l’homme le plus aimé des publications du groupe L’Anecdote dont je suis d’ailleurs l’une des têtes à claques préférées de ses « chiens enragés ». Il n’empêche, quand je constate que ce groupe va droit dans le mur, je me sens l’obligation de dire attention, comme je l’avais fait à l’époque pour Afrique Médias. Parce que je considère toujours que lorsqu’un média a atteint une certaine notoriété dans notre société, qu’importe la raison de son succès, sa chute sera préjudiciable à toute la presse camerounaise. Je me permets de le dire aujourd’hui à M. Amougou Bélinga.

 

J’ai lu avec un certain frisson une réaction de Célestin Bedzigui, suite aux sanctions prononcées par le CNC à l’égard de certains collaborateurs de M. Amougou Bélinga. J’ai frissonné parce qu’en général, le président Bedzigui est quelqu’un de lucide. Or, là, transporté par je ne sais quel dessein, il est venu affirmer qu’il est grand consommateur des produits de Vision4 (c’est son droit) « dont la qualité est portée par de brillants journalistes, l’un des meilleurs de la scène médiatique actuelle étant sans conteste Ernest Obama, qui, de [son] point de vue, ne mérite pas la lourde sanction du CNC »…

J’ai frissonné parce que M. Bedzigui est, parmi les hommes politiques de notre pays, l’un de ceux qui forcent le respect de par la densité de ses prises de position, la qualité de son raisonnement qui sont sans aucun doute le reflet du crac qu’il fut à l’époque de ses années d’étudiant. Son opinion, lorsqu’il se trompe, pourrait dérouter plus d’un. Je me sens le devoir de réagir à son propos concernant Ernest Obama et la sanction prononcée à son égard par le CNC. Je le fais avec beaucoup de détachement, pour n’avoir pas pris part (ni en chair, ni en esprit) aux discussions qui ont abouti aux dernières sanctions du CNC.

 

D’abord, il faut arrêter de dire que ces sanctions sont lourdes. Je sais que cette chaine avait trois ou quatre requêtes en instance contre elle lorsque le CNC a siégé la dernière fois. Je sais qu’elle a bénéficié, cette fois-là comme certaines autres fois, d’un «acquittement» (si je peux ainsi m’exprimer) pur et simple, sur probablement deux de ces dossiers. Pour moi, c’est la preuve qu’il n’y a pas volonté de nuire, contrairement à ce que j’ai entendu ici et là.

 

En prenant l’une seulement des requêtes visant Vision 4 et ses employés, celle qui concerne la diffusion des images de Vincent Sosthène Fouda et les commentaires qui ont accompagné à chaque fois cette diffusion, j’aurais été plus sévère si j’avais à connaître de ce cas. A elle seule, cette affaire cristallise, en effet, de nombreux défauts professionnels qui méritaient d’être sanctionnés parce qu’ils font honte au journalisme camerounais et démontrent que ceux qui sont intervenus pour le compte de Vision 4 dans cette affaire-là ne méritent pas du tout le titre de journaliste professionnel.

 

Le premier défaut du traitement de Vision 4 est le fait d’exhiber la nudité d’un adulte, qu’importe son identité, à une heure de grande écoute. Albert Mbida est venu justifier qu’il s’agissait d’un homme politique et que ses jeunes collègues étaient fondés à diffuser ces images-là, de ce seul fait. Je n’en crois pas mes yeux en écoutant le Pr Albert Mbida…

 

Ainsi, on pourrait faire peu de cas du caractère obscène des images parce qu’on veut montrer que Sosthène Fouda serait inapte à gérer la cité. C’est un mépris souverain du consommateur. Une sorte d’infantilisation du citoyen. Pour M. Mbida et Vision 4, sans images, on ne saurait se faire comprendre par les téléspectateurs. En plus, on ajoute des commentaires quasiment pornographiques…

 

Le second défaut du traitement de Vision 4 tient aux images qui véhiculent une violence inouïe. Je n’ai pas pu les regarder jusqu’au bout sur mon Smartphone… Sur un écran télé, pas au cinéma, on voit comment on étrangle longuement un adulte… Laissons même ce que peuvent en ressentir les adultes. Les journalistes de Vision 4 ont-ils pensé aux enfants qui regardent leur chaîne au moment de diffuser ces images ? Le Pr Mbida y a-t-il songé ?

 

Il y a un ou deux ans, devant le constat que la presse camerounaise était trop indifférente à l’égard des enfants, qu’elle se souciait peu de l’obligation de les protéger, le CNC avait reçu de l’Etat de gros moyens pour organiser tout un séminaire sur cette problématique. Si mes souvenirs sont bons, Albert Mbida était le rapporteur général des assises…

 

Le brillant professeur du droit de la presse et de déontologie des médias doit avoir tout oublié entre-temps des résolutions qu’il avait lues avec emphase. Et on voit très bien le résultat aujourd’hui. Je constate qu’il y a un gouffre entre les enseignements qu’on dispense et l’usage qu’on peut en faire soi-même quand on est en situation professionnelle… C’était une parenthèse.

 

Doit-on semer la violence ainsi impunément ? Certains peuvent toujours penser que les images de Vincent Sosthène Fouda étaient ludiques… Osons nous interroger sur le message, les enseignements que ces images véhiculent… Rappelons-nous que l’une des trois missions du journalisme est la formation, à côté de l’information et du divertissement. Célestin Bedzigui, il faudrait savoir qu’un vrai professionnel ne le perd pas de vue. Un brillant journaliste, non plus ! Je ne dis pas qu’il manque des qualités à Ernest Obama pour en être.

 

J’affirme qu’il lui manque de l’encadrement. Il n’est pas conscient des fautes professionnelles qu’il commet tous les jours. Je dis bien tous les jours. Dans ces conditions, il ne peut pas s’améliorer. Lui, comme ceux qui sont sensés l’encadrer, sont obnubilés par les voitures de service et les autres facilités de travail qu’on leur offre… Ils consacrent peu d’énergie à la qualité de ce qu’ils doivent servir au public.

 

Je n’ai pas achevé avec le chapelet des reproches qu’on pourrait faire à Vision 4 dans cette seule affaire. Je ne voudrais pas m’attarder sur l’origine ostensiblement illicite des images de Vincent Sosthène Fouda (pour les tourner, on a nécessairement violé son intimité), pour dire que cette origine aurait dû commander la plus grande réserve aux journalistes qui s’en sont servis. Je n’insisterais pas sur l’absence des démarches professionnelles élémentaires qui auraient dû précéder leur utilisation.

 

La notion d’équilibre dans le traitement de l’information si chère aux professionnels de la presse fait tellement défaut au travail de Vision 4, tel qu’on peut encore le vérifier sur Yutube. Ce qui a été fait est donc un vrai massacre du journalisme professionnel. Ce n’est pas différent de ce qu’on voit dans les réseaux sociaux, les journalistes, ici, se contentant de relayer paresseusement ceux qu’ils ont reçu on ne sait trop comment, sans déployer leur savoir-faire pour servir au public une information préparée dans le respect des règles de l’art.

 

Pour moi, la main du CNC n’a pas été assez lourde quand on voit qu’au lendemain de ses décisions, il n’y a pas prise de conscience par les personnes sanctionnées de la gravité des erreurs professionnelles commises. Sans doute confortées dans leur perception erronée du métier par des soutiens comme ceux de Célestin Bedzigui, certaines de ces personnes se sont permises, sur les ondes, de proférer des insultes et d’imputer à certains membres du CNC des faits qu’ils pourraient difficilement démontrer, prêtant naïvement le flanc à d’autres sanctions éventuelles. La sagesse commande, me semble-t-il, qu’on apprenne de ses erreurs pour mieux avancer.

 

En revoyant attentivement les sorties du Pr Albert Mbida, le défenseur en chef de Vision 4 dans cette affaire, je suis même inquiet pour ce média. On peut toujours prêter (ou reconnaître) les soutiens qu’on veut à Amougou Bélinga, mais si ses journalistes poursuivent dans leur ligne de conduite et en l’état actuel de la réglementation, cette télévision peut tout perdre de son «aura». Qu’on le veuille ou non, le CNC est un instrument de l’Etat.

 

S’il se déploie avec méthode, ses sanctions peuvent réduire à néant un média qui ne fait pas très attention aux pratiques professionnelles de ses hommes. Je ne l’affirme pas comme membre du CNC, mais comme simple observateur averti, en tenant compte des «victoires» judiciaires du groupe L’Anecdote sur l’organe de régulation. Il est bon de savoir que la plupart des décisions du CNC paralysées par le juge administratif l’ont été sur des questions de forme…

 

D’ailleurs, M. Amougou Bélinga gagnerait à moins snober le CNC. Le Pr Albert Mbida doit pouvoir lui dire que chaque fois que le Directeur de publication de Vision 4 est convoqué par le CNC, c’est lui-même qui doit pouvoir s’y rendre. Il peut se faire assister, s’il le désire. Ce n’est pas une responsabilité qu’on assume par procuration.

 

Comme responsable suprême de tout ce qui est diffusé dans les médias de son groupe, il doit pouvoir comprendre au travers de ses échanges avec l’organe de régulation des reproches qu’on pourrait leur faire.  Si le CNC fonctionnait avec un esprit de haine, il aurait déjà payé pour le fait de ne jamais disposé du temps pour répondre aux convocations du CNC.

 

Nicole Ricci Eyock

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