De Cabral Libii du Parti camerounais pour la reconstruction nationale à Pascal Messanga Nyamding du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, la mutinerie survenue à Kondengui démontre qu’il y a lieu d’agir.
La plupart des hommes politiques se sont exprimés après les évènements survenus dimanche dernier à la prison de Kondengui. En faisant une analyse desdits évènements, ils pointent tous du doigt entre autres la surpopulation carcérale comme la cause principale. C’est le cas de Cabral Libii, le président du Parti camerounais pour la reconstruction nationale (Pcrn) qui précise que la surpopulation carcérale est toujours à l’origine des mutineries partout dans le monde. Pour Cabral, le déficit de vigilance est la seconde cause.
Aussi développe-t-il pour justifier ce point de vue, « la prison de Kondengui est déjà vétuste. C’est une prison qui avait été construite pour un millier de personnes, mais actuellement, ils sont plus de 4500 à l’intérieur. Le ratio standard connu dans le monde entier c’est un gardien pour 3 prisonniers. Lorsque vous en avez plus de 4500 prisonniers pour 350 gardiens de prison, vous pouvez vous imaginez quel est le gap, c’est intenable ! En plus, les gardiens de prison qui se retrouvent à l’intérieur ont quel dispositif de protection ? Il ne se passe plus de semaines, sans qu’on entende qu’un gardien a été séquestré. Le dispositif de défense en cas de mutinerie c’est-à-dire : des genouillères, des pare-balles, et autres dispositifs d’antiémeutes, ils ne l’ont même pas. En réalité, ce sont des gens qui sont exposés tous les jours à la mort ».
Pour le président du Pcrn, au rang des causes de la mutinerie de dimanche dernier, on retrouve aussi la durée des détentions. « Personne ne devrait passer plus de 18 mois sans être jugé, mais ce n’est pas le cas dans nos prisons. J’espère que ce qui est arrivé va interpeller ceux qui doivent décider pour que cela ne se répète plus », conclut-il.
Pascal Messanga Nymanding pour sa part, cite comme causes des évènements de Kondengui, en premier lieu, le surpeuplement de la prison, en deuxième lieu le contrôle permanent régnant à l’effet de soulever les populations carcérales, en troisième lieu, l’indifférence des personnalités qui occupent les fonctions de pouvoir et de décision à régler les vrais problèmes du Cameroun.
« Malheureusement lorsque vous réunissez ces trois indicateurs, vous comprenez que ce n’est qu’une alerte et si rien n’est fait rapidement, j’ai bien peur que cela touche d’autres secteurs. Y compris les secteurs les plus inattendus. Pour apaiser les tensions, il faudrait d’abord décongestionner la prison centrale de Kondengui. On ne peut pas mettre dans un même endroit, des grands criminels financiers, les prisonniers de droit commun et les petits voleurs. Il faudrait mener une politique civilisationnelle de la gestion de la prison. Car, là-bas, c’est la promiscuité. Il faudrait aussi limoger ceux qui ont la charge de ce pénitencier », déclare-t-il.
Pour Célestin Bedzigui le président national du Parti de l’alliance libérale (Pal), l’analyse de ces évènements montre que « le temps d’agir pour corriger l’insoutenable est arrivé ». Me Emmanuel Simh le 3e vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, souligne que sa formation politique ne saurait être tenue pour responsable de la mutinerie de Kondengui. Il souligne que le parti d’ailleurs devient fatigué d’avoir à porter à chaque fois qu’un évènement se produit même à l’étranger, la responsabilité.
Liliane N.