Entre symbole d’une insécurité galopante qui toucherait déjà le sommet de l’Etat et un acte de brigandage, les indices et des faits concordants confortent la véracité de la première hypothèse.1-Le vice-dieu fait feu de tout boisFerdinand Ngoh Ngoh, proche collaborateur du Chef de l’Etat, vient de sortir indemne d’une attaque à mains armées à son domicile sis au quartier Nyom dans la périphérie Ouest de la ville de Yaoundé et partant contre sa personne. Pour l’instant, des informations concordantes font état de deux assaillants abattus par les forces de sécurité, qui ont réagi promptement à l’attaque des malfrats.
Cette attaque frontale et pour le moins insolite qu’elle paraisse, suscite une interrogation essentielle. Qui en voudrait à la vie du plus proche collaborateur de Paul Biya ? Dans les médias au début du mois de juillet, on accusait ce dernier de népotisme. Lui qu’on accuse de mettre toutes les batteries en marche pour que ses parents, amis et connaissances soient nommés à des postes les plus juteux de l’Administration ou dans les sociétés d’Etat.
A ce titre, des langues traînent disant qu’il serait à l’origine de la nomination du « Directeur général de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), son cousin maternel, Linus Toussaint Mendjana, originaire de la Haute Sanaga. On le voit derrière la promotion du directeur général du budget, Antoine Félix Samba (aujourd’hui inspecteur général au Minfi) son cousin paternel. C’est lui, soutient-on, qui a astucieusement placé son cousin de la Haute Sanaga, Joseph Ngoh, à la tête de l’Agence de régulation des Marchés publics (Armp). Frédéric Biya Motto, à la direction générale d’Hydro-Mekin. »
Dans ce chapelet de griefs, il se dit aussi que c’est lui aussi qui a œuvré pour la nomination de Yves Landry Galax Etoga, le Secrétaire d’Etat à la Défense (Sed) ; de Mbemi Nyaknga, le Dg de Sonatrel, ancien sous-préfet de Mfou. L’ouverture sur le Cameroun. Il y a aussi le Sg du Minsep, dit-on, nommé par ses soins. Comme on le voit, Ngoh Ngoh, en dépit de sa grande discrétion, serait sous le feu de la rampe en tant que le collaborateur directeur du chef de l’Etat. Ces dires rapportés ci-haut, qu’ils soient vérifiés ou pas, trahissent à tout le moins la grande capacité de manœuvre que détient le SGPR au sein de l’appareil d’Etat. Il est pratiquement sur tous les fronts.2-Des antagonismes ouverts avec des collaborateursIl se dit, lit-on çà et là, « qu’il apporte un soin particulier à « corriger » les projets de nomination à de hautes fonctions destinés à la haute attention du chef de l’État et envoyés soit par des chefs de départements ministériels ou les services du Premier ministre. Il y introduit alors parents, amis et connaissances, et la copie finale apparaît truffée d’intrus. L’éthique en matière de gestion des affaires publiques, promue par Paul Biya en personne, est allègrement foulée au pied par le secrétaire général de ses services. »
A l’évidence, le poste de Secrétaire général à la présidence de la République n’est pas un poste de tout repos. Parce qu’il est au cœur de tous les grands dossiers soumis à la haute attention du Prince, il est exposé aux foudres de celles et de ceux qui sont déçus dans leurs attentes. Du coup, l’homme du Renouveau, en tant que le garant de la sécurité nationale, ne saurait prendre aucune décision allant dans le sens de nuire aux intérêts de ses concitoyens.
Dans une telle vision, seuls les collaborateurs du chef de l’Etat seraient la source du mal, qui manœuvreraient pour que Paul Biya prenne des mauvaises décisions. On peut donc valablement sous ce prisme voir, le SGPR au cœur de toutes les déceptions émanant du Palais. Peut-on dans cette logique, attribuer l’attaque à la résidence du ministre Ngoh Ngoh à un des déçus des attentes personnelles de la présidence de la République ?
C’est une piste et dans ce cas, il faudrait une foule d’interrogatoires autant dire que la tâche est titanesque et s’assimile à rechercher une aiguille dans une motte de foin. Pour être plus précis, il y a des affaires poignantes dont a relevé la presse qui émaillent la relation entre le SGPR et ses collaborateurs. Il s’agit particulièrement de cette affaire de marchés publics entre le ministre délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics et Ngoh Ngoh.
Abba Sadou aurait refusé, dit-on, d’obtempérer à une injonction du SGPR l’enjoignant d’attribuer de gré à gré, le marché public des travaux de la construction de la pénétrante centre-est de la ville de Douala, à une entreprise française.
Face au refus du ministre, le collaborateur de Paul Biya aurait usé de ruse, d’abus de pouvoir, d’intimidations et d’influence en faisant entendre au secrétariat d’Etat à la Défense (Sed), les membres des sous-commissions de la commission de passation dudit marché. (Lire Le Messager N°5119 du mercredi 1er août 2018).