Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) vient de produire une étude qui montre que la Cameroon Development Corporation (CDC) va mal.L’entreprise agro-industrielle publique qui exploite de vastes plantations d’hévéa et de bananes dans la région du Sud-Ouest du pays, est victime de la crise sécuritaire qui sévit dans sa zone d’implantation.
Pour l’heure, la situation de la CDC fait état de ce que 12 sites sur 29 sont en arrêt total de production, certains sites étant devenus des camps de base pour des assaillants armés qui ont délogé les travailleurs. 10 sites ne sont plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité à certaines zones.
6124 emplois sont déjà perdus (sites en arrêt de production) et 5805 autres relevant des sites partiellement opérationnels sont gravement menacés ; ce qui représente 71% de l’effectif total employé par la société. Sept sites seulement, dont deux usines (Tiko et Idenau) et cinq plantations (Debundscha, Missellele, Ndongo, Mondoni et Moquo), sont encore entièrement opérationnels.
Sur un plan financier, les pertes de la CDC sont immenses. La société est confrontée à des enlèvements et des exactions sur ses employés, des assassinats de travailleurs et de membres de leurs familles.
D’importantes quantités d’huile de palme ont été abandonnées dans les réservoirs dans l’impossibilité de les acheminer vers les usines en raison de l’insécurité sur les routes.
Le Gicam révèle que les plantations ne sont plus entretenues ni traitées, laissant libre cours à la propagation des parasites et autres maladies faute de traitements phytosanitaires. « La CDC risque la rupture de contrats d’achat conclus avec des partenaires internationaux au regard de son incapacité actuelle à honorer ses engagements.», peut-on lire dans le rapport.
« A date et en supposant un retour rapide vers le calme et la sécurité, indique le Gicam, la CDC aura besoin d’une injection de fonds de l’ordre de 15 milliards FCFA pour financer un éventuel plan de relance.»
Les 15 milliards serviront notamment à payer des factures de fournisseurs afin de rétablir la confiance et reprendre les livraisons de matières premières / pièces de rechange nécessaires à la production. Sans oublier de remplacer les équipements de production détruits et réhabiliter les plantations afin d’amortir la dette sociale de l’entreprise.