En juillet dernier, la Banque mondiale (BM) avait approuvé un crédit, d’un montant de 447,17 milliards FCFA destinés au financement dudit barrage, l’institution financière expliquant cet appui par le souci «d’accompagner le Cameroun dans son objectif d’étendre l’accès à l’électricité pour 88% de sa population à l’horizon 2022», un investissement «dans une énergie propre est indispensable pour faire baisser le coût de l’électricité et assurer la compétitivité de l’économie» du pays.
Nachtigal bénéficiera aussi, dans son volet gestion des risques de change, du soutien de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et de la Société financière internationale (SFI, Groupe BM).Pour la BM, ce projet constitue un exemple formidable de l’efficacité du fonds Infra-Ventures pour concrétiser ce type de projet en Afrique, sur lequel la SFI a travaillé pendant 5 années comme co-promoteur.En novembre 2016, les autorités camerounaises et la Banque avaient engagé des discussions sur la possibilité, pour l’institution financière, d’apporter une enveloppe de l’ordre de 150 milliards FCFA destinée à la construction du barrage de Nachtigal. La mobilisation des fonds destinés à cet ouvrage, avec 420 mégawatts attendus, avait déjà été annoncée comme en bonne voie par le département camerounais de l’Eau et de l’Énergie, qui en début de la même année affirmait que 500 milliards FCFA étaient déjà disponibles, le début des travaux étant à l’époque fixé à fin 2016. Seulement, apprenait-on alors, Électricité de France (EDF), actionnaire à 40% de l’infrastructure devant l’État du Cameroun (30%) et la SFI (30%), avait vu ses bénéfices divisés par trois après l’entrée dans son capital du chinois Areva NP, se montrant du coup de moins en moins enthousiaste sur ses engagements. Selon des sources introduites, les pourparlers entre le gouvernement et la BM portaient alors sur les hypothèses de l’apport financier de l’institution de Bretton Woods dans le chantier, objet de la mise en place, en juillet 2017, de la société de projet dénommée Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), destinée à exploiter le barrage pendant 35 ans.