Le ministre Jean Ernest Ngalle Bibehe s'est dit préoccupé par l'augmentation des taux d'accidents de la route au Cameroun, malgré les mesures importantes prises par le ministère des Transports pour sensibiliser et réduire les risques. Il s'adressait à la presse mardi à Yaoundé, où il a révélé que plus d'une trentaine de personnes ont trouvé la mort dans des accidents récents depuis avril 2019 au Cameroun.
Avec d'autres parties prenantes, ils ont l'intention de continuer à sensibiliser et à appliquer des sanctions à l'encontre de ceux qui enfreignent les règles et règlements en vigueur, afin d'éviter de futurs accidents. Les parties prenantes ciblent cette période de vacances (juillet à septembre), à la reprise des écoles, de manière à protéger des milliers d'enfants, voyageant dans différentes villes.
Soulignant quelques accidents actuels, l'accident de Boumnyebel le long de l'axe Yaoundé-Douala le 01er juillet, qui a fait sept morts. C'était à la suite d'une collision violente entre un bus de l'agence "General Express Voyages" et un autre de 15 places. Il a cité le triste incident du dimanche 23 juin, où une voiture immatriculée NW 284 AF est entrée en contact avec un camion immatriculé OR 629 AO, qui a causé la mort de 21 personnes.
Selon des sources au ministère des Transports, plus de 31 agences de transport ont été signalés pour avoir roulé à grande vitesse le long de l'axe Douala-Yaoundé. Ces derniers auraient reçu des avertissements sévères. Cependant, certains membres de la société civile ont demandé au gouvernement d'assumer également la responsabilité dans les nombreux accidents de la route, blâmant le gouvernement de se concentrer davantage sur la sanction des conducteurs et des entreprises, alors qu'ils font peu ou pas grand-chose pour les mauvaises routes au Cameroun.
Selon le ministère des Transports, le Cameroun a enregistré 8669 morts dans 22 314 accidents de la route au cours des huit dernières années, soit une moyenne d'environ 1000 morts par an.
Les causes de la recrudescence de ce bilan macabre, selon le gouvernement camerounais sont de trois ordres. D’abord, les causes humaines. « On note la responsabilité des conducteurs due à l’excès de vitesse, à de mauvais dépassements, aux surcharges des passagers et/ou des marchandises, à la conduite en état d’ébriété, aux mauvais stationnements… », affirme le ministre des Transports, Ngale Bibehe.
Ensuite, le membre du Gouvernement a évoqué des causes matérielles. « Elles sont directement liées à l’état technique des véhicules majoritairement caractérisés par l’usure des pneus, la défaillance des systèmes de freinage, la complaisance coupable des agents chargés d’assurer la visite technique des véhicules ».
Enfin, il a cité les causes liées à l'infrastructure. « Elles concernent d’une manière générale le mauvais état des routes avec la fréquence de nids de poules, les défaillances dues à l’envahissement des accotements par la broussaille et, donc, le défaut de cartonnage des abords de chaussée… »
Otric N.