Dans le cadre de la 24ème journée internationale des populations autochtones, le ministre des affaires sociales Pauline Irene NGUENE était à Nyambaka, dans la région de l’Adamaoua.Marginalisation, taux de scolarisation très faible, prises en compte de leurs problèmes au niveau central, abandon à la merci des maladies, voilà résumé le quotidien des populations autochtones dans notre pays. C’est dans ce sens que le gouvernement depuis quelques années prend conscience de la marginalisation de cette composante de la population.
Célébrée cette année sous le thème «
Migrations et mouvements des peuples», la journée consacrée aux peuples autochtones est une occasion de réflexion sur les conditions de vie des peuples autochtones. Au Cameroun, deux grands groupes constituent les peuples autochtones, les Mbororo et les pygmées.
Les premiers habitent les savanes des régions de l’Extrême Nord, du Nord, de l’Adamaoua et une partie de la région du Nord-Ouest où ils sont plus connus sous le nom de Fulani. Les pygmées se retrouvent principalement dans les régions de l’Est et du Sud. Ces communautés vivant en retrait de la vie moderne connaissent des problèmes liés pour la plupart à la menace de l’exploitation abusive de leurs ressources sans contrepartie par les sédentaires et les pouvoirs publics. Les Mbororo dans la région dans l’Adamaoua vivent sous la pression des agriculteurs et les enlèvements avec demande de rançon.
Lors de cette célébration à Nyambaka, cette localité située à 100 km de Ngaoundéré, il était question d’adopter un plan d’action pour amorcer une résolution des problèmes des populations autochtones.
Pour Henri Nyambi III DIKOSSO, directeur solidarité nationale et développement au ministère des affaires sociales,
« l’option de réunir les populations autochtones et les autres communautés qui les entoure, c’est pour regarder ensemble quels sont les problèmes que connaissent les populations autochtones. L’objectif, c’est qu’au sortir d’ici, qu’ils aient plan d’action avec des solutions identifiées par eux-mêmes et un chronogramme pour voir le mettre en action ».
Le représentant des Mbororo a attiré l’attention du gouvernement sur la destruction du cadre de vie de sa communauté; et aussi sur l’urgence de l’établissement des actes de naissance aux enfants, des cartes nationales d’identité et l’octroi des places spéciales aux populations autochtones dans les concours de l’ENAM, l’EMIA, l’ENS etc.
Dans la région de l’Adamaoua, les communes de Ngaoundal, Nyambaka, Belel et Martap comptent dans son exécutif des représentants de cette communauté. Le dialogue interculturel sur la participation des Mbororo et des pygmées au processus de développement tenu lors de cette célébration permettrait, si les recommandations issues de celui-ci sont prises en compte, de mieux les intégrer dans le processus de développement. Cette célébration remet ainsi sur la table des débats, la nécessité de penser un développement inclusif.