Près de 130 milles arbres fruitiers et forestiers mis en sol par le comité régional de lutte contre la sécheresse, en vue de la mise en place d’une ceinture vert autour des berges du lac de lagdo.
Cela n'est plus un secret, la région du Nord, où le bois est presque la seule énergie utilisée au sein des ménages, souffre des conséquences de la déforestation. «Nous avons depuis quelques années encouragé les populations à reboiser. Ce message a atteint sa cible mais, il reste encore à faire un travail de conscientisation par une approche de sensibilisation conjointe», espère le secrétaire exécutive de lutte contre la sécheresse dans le Grand-Nord. Le reboisement, généralement dans cette partie du pays, s'organise souvent dans les communautés villageoises, des établissements scolaires et d'autres structures. Dans l’arrondissement de Lagdo, cet investissement est visiblement en train de prendre corps avec succès, grâce à la MEADEN qui à décider d’agir pour sauver ce qui peut encore l’être. Aussi, en partenariat avec le comité régional de lutte contre la sécheresse et la commune de Lagdo, ils envisagent de mettre progressivement autour de ce lac une ceinture vert que constitueront les arbres fruitiers et forestiers dans l’arrondissement de Lagdo.
La production moyenne des plants est estimée en moyenne à cent trente milles arbres. Malgré la définition des sites à reboiser, faite de commun accord avec les responsables locaux des services du ministère des Forêts et de la faune, cette action a été suffisamment perturbée à l’époque par les populations. «En nous investissant pour le reboisement sur nos sites, les populations, peut-être par manque de sensibilisation sur le bien-fondé du travail, ont vu en cela une occupation de leurs terrains et ont aussitôt commencé y mettre du feu dans les années passés, et mener d'autres activités susceptibles de détruire des jeunes plants.», s’indigne le secrétaire exécutive de
lutte contre la sécheresse.
En rappel, Né à la fin de la construction du barrage hydro-électrique de Lagdo en 1982, le lac de Lagdo a une étendue moyenne d’eau de 700 km2 avec une capacité d’environ 7,7 milliards de mètre cube d’eau. Sa vocation, au-delà de la production de l’électricité s’étend à la pratique de l’agriculture irriguée, de la pêché la pisciculture et de l’élevage. C’est ce qui explique l’afflux massif des populations dans l’arrondissement de lagdo peuplé aujourd’hui d’environ 200.00 habitants. Depuis quelques années ,on observe en période de basses eaux, en saison sèche notamment ,des affleurements sableux à certains endroits du lac et le recul des eaux à plus d’un kilomètre des lieux ou on avait l’habitude d’embarquer ou de débarquer. Récemment ,des responsables de la centrale hydro électrique nous ont révélé que le lac a atteint son niveau le plus bas cette année avec seulement 300 millions de mètre cube d’eau.
Les conclusions de certains études font état de ce que cette situation de réduction de la capacité du réservoir du lac est le résultat de son ensablement et son envasement du fait des activités de l’homme en amont. Certains chercheurs du reste, très alarmistes soutiennent que si rien n’est fait pour réduire ce phénomène de comblement du lac, la production de l’électricité et les activités socio-économiques pourraient cesser à l’horizon 2025. Entre la création des pépinières villageoises et l'ouverture d'esprit des populations sur la nécessite de reboiser, le chemin est encore long pour comité de lutte contre la sécheresse qui n'entend pas céder aux menaces ou à une probable déstabilisation.