L’appel au boycott du pagne du 8 mars au Cameroun a été lancé par des blogueurs et activistes de la société civile à travers les réseaux sociaux.
A l’occasion de la Journée Internationale de la femme qui se célèbre le 08 mars 2019, les internautes demandent aux femmes de ne pas se procurer le pagne du 08 mars 2019 en solidarité aux victimes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et aux autres femmes en détresse à travers le Cameroun, rapporte Radio Balafon.
L’une des pionnières de cet appel au boycott du pagne du 08 mars 2019, apprend-on, c’est la blogeuse Louise Blanche Ngo Masso connue sous le pseudonyme de « Binku la Nerveuse ». Pour elle : « Les femmes camerounaises n’ont mené aucun combat et n’ont remporté aucune victoire qui mérite une célébration occasionnant toutes les dépenses effectuées autour du pagne ».
Selon Louise Blanche Ngo Masso : « Le problème n’est pas le 8 mars mais le fait que ce pagne bénéficie à quelques personnes au grand mépris des problèmes des femmes. Défendre les droits des femmes n’a aucun lien avec le pagne. Il faut donc boycotter ce pagne. On peut défiler mais en noir avec des messages forts pour améliorer les conditions des femmes ».
Cet appel au boycott vise également à dénoncer toutes les dépenses liées à cette célébration qui ne rentrent pas dans le cadre d’une lutte des droits des femmes. « Si une entreprise qui emploie plus de 1700 personnes octroie un pagne à chacun on évalue les dépenses à hauteur de 06 millions de Fcfa environs seulement pour ce tissu sans compter les agapes et les frais de couture. Il y’a pourtant des quartiers dans la ville de Douala par exemple qui n’ont pas d’eau. Cette somme mobilisée juste pour le côté festif peut construire au moins trois forages dans des quartiers défavorisés ». Poursuit-elle.
La gestion de la journée internationale de la femme au Cameroun tournerait donc autour du pagne du 8 mars. Toutefois, ajoute Louise Blanche Ngo Masso « Si le gouvernement décidait d’octroyer un pourcentage des revenus de ce pagne à une cause précise des femmes comme les victimes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce boycott n’aura pas lieu ».
Pour rappel, la Journée internationale des femmes est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. C’est un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu’elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques.
En cette Journée internationale de la femme, l’interpellation de tous à nous engager à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour en finir avec les préjugés éculés, encourager la mobilisation et le militantisme et promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
C’est une occasion de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, et surtout, de préparer l’avenir et les opportunités qui attendent les futures générations de femmes. La Journée internationale des femmes est apparue dans le contexte des mouvements sociaux au tournant du 20ème siècle en Amérique du Nord et en Europe.
Otric N.