Quelque 485.576 personnes pourraient, selon le coordonnateur du Programme national de veille et de renforcement de la sécurité alimentaire (PNVRSA) du Cameroun, Marie-Jeanine Nkodo Atanga, se retrouver en phase de crise alimentaire entre mars et mai 2019 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sécessionniste, mais aussi dans la région voisine de l’Ouest.S’exprimant mardi à Yaoundé, la capitale du pays au cours d’un point de presse elle a précisé que cette alerte, résultat d’une enquête menée depuis juin dernier dans 21 départements des zones concernées et qui a mobilisé 223 experts, concerne 20% de la population desdites zones.
Il s’agit donc d’une phase d’insécurité alimentaire, a rappelé par la même occasion le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyebe Ayissi, la famine étant la phase extrême de l’insécurité alimentaire au cours de laquelle les populations, même avec l’aide humanitaire, sont exposées à la mort du fait d’un déficit complet de denrées alimentaires.
La crise dite anglophone, rappelle-t-on, est née en octobre 2016 à la suite de revendications corporatistes (avocats et enseignants), avant de dégénérer en revendications séparatistes qui font depuis lors des dizaines de morts côté forces de défense et de sécurité, assaillants et populations civiles mais également d’enlèvements, de viols, de vols et d’incendies de villages attribués aux sécessionnistes.
En juin dernier, le gouvernement a dévoilé un plan humanitaire d’urgence de 18 mois, d’un montant de 12,7 milliards FCFA en faveur des régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest, dont les principaux domaines d’intervention concernent la protection des personnes déplacées, la fourniture des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, les soins de santé, l’éducation, la reprise des activités économiques, le logement ainsi que la reconstitution des documents d’état-civil et des pièces administratives individuelles.