Le contexte de crise durable dans les régions dites anglophones est porteur de situations préjudiciables, aux Droits sociaux et légaux des enfants qui y sont nés et, qui jusqu’à une date récente, ont évolué dans leur cursus scolaire, sans grande difficulté.
Dans la convention relative aux Droits des enfants, ratifiée et signée par le Cameroun, quatre principes fondamentaux sont imposés à tous les États signataires: La non Discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le Droit à la Vie et au Développement et enfin le Respect de l’Opinion de l’Enfant.
Dans la troisième composante de la CDE, on retrouve entre autres, le droit à la santé, à la vie, à l’éducation.
Depuis deux ans maintenant, les articles 28 et 29 de ladite convention sont floués dans le Nord et le Sud Ouest du Cameroun. Le Droit à l’Éducation des enfants, qui implique la possibilité de se rendre librement et en toute sécurité à l’école, n’est plus respecté. Alors que cette disposition des articles est à la charge des États – Parties, à qui incombe le devoir de favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’Enfant et le développement de ses dons, ainsi que de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de ses potentialités.
Le Droit à l’Éducation pour un enfant est l’assurance d’un développement social, individuel mais bien plus, il est producteur des ressources humaines futures, aptes à affronter les problématiques existentielles exigeantes.
L’insécurité qui a fait son nid, en zone anglophone, ne favorise pas l’application de ce principe, imposé à tous les pays qui ont ratifié les conventions sur le plan international.
Les écoles sont incendiées, les salles de classes détruites, les bureaux des responsables vandalisés, les élèves et leurs enseignants kidnappés et parfois assassinés. Les mots d’ordre de grève et les tracts, circulent dans ces deux régions, pour intimider les parents qui auraient décidé de passer outre ces menaces afin d’assurer un avenir rempli d’espérance, à leurs progénitures.
Les mesures prises par les pouvoirs publics ne semblent pas assez convainquantes pour bon nombre de parents. Malheureusement, ces derniers qui vivent dans une terreur permanente, une frayeur de tous les instants et qui ne disposent d’aucune ressource, ont choisi de travailler dans les champs avec leurs enfants. Lorsque ceux ci ne sont pas enrôlés par les sécessionnistes, alors qu’ils n’ont pour certains pas atteint l’âge de 18 ans. Ils subissent des maltraitances et un préjudice mental parce que contre leur gré, ils sont associés aux groupes qui sèment la mort et la désolation, dans cette partie du pays pour réclamer un état imaginaire qu’ils ont nommé ambazonie. D’autres enfants, convaincus par des propos propagandistes se sont librement mis sous la protection des terroristes.
L’on ne compte plus le nombre de naissances dans les familles. Les jeunes filles, devenues oisives, se sont lancées dans une vie sexuelle débridée. Et, parce qu’elles ne bénéficient d’aucun encadrement, elles ont pris des grossesses précoces. Les enfants qui viennent au monde dans ces conditions, ne sont, pas plus que leurs génitrices, certains de connaître un avenir meilleur si la paix et la stabilité, ne reviennent pas dans ces régions.
Au delà des appels lancés par les institutions Camerounaises pour le respect des lois de la République, les organismes internationaux pour qui la mise en application des Droits fondamentaux des personnes est non négociable, ont demandé aux terroristes de respecter les articles 28 et 29 de la Convention Relative aux Droits des Enfants.
Nicole Ricci Minyem