Le premier vice-président du MRC, depuis les geôles de la prison centrale de Kondengui a décidé de partager son indignation après la brutalité exercée par des forces de l’ordre sur les enseignants ce jeudi à Yaoundé. Une réaction qui trahit la colère qui règne après ces actes de barbaries de la police et de la gendarmerie camerounaise.
Il dit précisément ceci : « Les ailes de la dictature dans le ciel funèbre de l'enseignant. Suite à la brutalité sans nécessité lors de la levée de corps du jeune enseignant ce jour à Yaoundé, je voudrais une fois de plus exprimer ma profonde compassion et mon amitié sincère aux soldats de la craie. Alors que ce régime assassine une fois de plus votre collègue, notre enfant et notre enseignant, je voudrais vous dire vous êtes les meilleurs et vous avez honoré votre ami. Je sais aussi que 15 de vos collègues sont au SED, cette triste maison militaire, certains blessés.
La dictature connaît sa force et sa réaction est illustratrice de sa vacuité. Ce régime tient encore parce que nous nous sommes tus. Résistance n'est pas un vain mot. La police, l'armée, les magistrats sont ceux qui accompagnent ce régime impitoyable. L'histoire retiendra ! Nous condamnons cet excès des forces sans nécessité, cette brutalité inouïe injustifiée. Le défunt mérite mieux que ce sombre rituel digne de dictature sanguinaire des siècles obscurs. »
Manifestement, au Cameroun, on en est encore aux combats pour la liberté d’expression. Un combat que la classe politique camerounaise croyait avoir remportée au lendemain de l’adoption des lois de libertés dans les années 90. Il n’existe pas de liberté d’expression au Cameroun. Et les événements de ce jour le démontrent bien. Sinon comment comprendre que les piliers de la protection des textes et des valeurs constitutionnelles que sont les policiers, les gendarmes et les magistrats soient autant éloignés des principes qu’ils devraient défendre ? Comme le dit Mamadou Mota, « la police, l’armée, les magistrats sont ceux qui accompagnent ce régime impitoyable ».
Le premier Vice-président du MRC appel les enseignants à la résistance. Car comme ils ont pu le constater aujourd’hui les interlocuteurs sont de mauvaises foi, remplis de méchanceté et incapable de discuter sereinement. Incapable de protéger ses enseignants, à plus forte raison ses élèves. Il ne sera pas surprenant de voir les enseignants dans les prochains jours adopter des attitudes plus radicales encore.
Stéphane NZESSEU