Tout au long de la journée, ils écument les lieux les plus inimaginables, à la recherche de leur trésor
Les cendres sont à peine éteintes, avec des flammes encore visibles par endroit, à cause de la fumée qui monte. Quelques curieux regroupés à côté des décombres causées par les incendies, suffoquent. Les pompiers, après quelques échanges, montent dans leurs voitures et se dirigent vers d’autres sites sinistrés. Les victimes, tentent tant bien que mal de récupérer ce qui peut l’être, avec un air de désespoir infini.
Tout à côté de tous ces mouvements, l’on remarque la présence de jeunes gens. Ils sont par petits groupes et échangent de temps en temps, une parole, un regard. Ils semblent attendre quelque chose, mais quoi?
La réponse se fait jour après le départ des victimes du lieu sinistré. C’est alors qu’on les voit se déployer et investir le terrain. Sans aucune protection, ils se mettent à fouiller les décombres, à la recherche de tout ce qui peut faire l’objet d’une vente ou encore d’une transaction quelconque.
Lorsque l’un parmi eux réussi à trouver un bout de métal, c’est un cri de victoire. Pendant des heures, l’on assiste à un travail acharné, patient et les monticules de ferrailles grandissent. Chaîne hifi, four à micro-ondes, réchaud a gaz ou à pétrole, ustensiles de cuisine, casseroles, fers à repasser, carcasses de réfrigérateur, ventilateurs, pneus et autres.
De l’autre côté, les jeunes filles étalent des bâches ou encore des sacs en plastique, juste à côté du site de recherche et, elles amassent des morceaux de bois calcinés, à la recherche du charbon. Au marché, le sac leur revient cher et pour ces revendeuses, il s’agit d’une véritable aubaine. La vente de ce charbon, même s’il est plein d’éléments indésirables, leur permet parfois de s’offrir ce dont elles ont besoin, sans que cela ne cause un manque à gagner dans le capital préalablement investi dans leur commerce.
Lorsque l’un de ces jeunes, dont l’âge varie entre 17 et 35 ans estime avoir eu son compte, il met sa richesse dans des sacs en joutes. Parfois, certains viennent avec des portes tout ou encore des tricycles pour le transport.
Quand ils ne sont pas dans un quartier dont les maisons ont été ravagées par les flammes, causant au passage les pleurs et la désolation, ils arpentent pendant les longues heures de la journée, sans tenir compte des intempéries, les ruelles des villes et cités. Ils entrent dans les rigoles, les bacs à ordures pour trouver ce dont ils ont besoin. Même les capuchons des bouteilles font leur bonheur. Le plus important c’est d’en avoir assez pour espérer faire de bonnes affaires, puisque ceux qui achètent ne prennent qu’un tas qui fait un kilogramme et plus, à un coût relativement bas.
Les ferrailleurs sont assez exigeants. Dans Les ateliers construits pour cette fonction “industrielle”, ils séparent les métaux apportés et ces derniers, sont rassemblés selon leur importance.
De l’acier, qu’on peut facilement fondre pour fabriquer d’autres outils, comme des marmites, des fours, des parapluies … Il arrive parfois que les produits fabriqués servent à faire des montages mécaniques dans les pompes et autres machines.
Des pneus usés de voitures qui permettent de créer des meubles ...
Dans la quête du bien être, certains camerounais se sont découverts des talents qui leur permettent de gagner honorablement leur vie, sans avoir besoin de verser dans la débauche.
Nicole Ricci Minyem