La découverte macabre a été faite en matinée du 25 mars sur la chaussée en face du Collège moderne de la Bénoué. Les témoignages avancent la piste d’un présumé voleur de moto qui aurait été victime de la vindicte populaire.
Une matinée peu ordinaire au quartier Ouro-Kanadi, en face du Collège moderne de la Bénoué. Sur la chaussée, un corps sans vie d’un jeune qui aurait été brûlé vif traîne à côté d’une moto de marque TVS, elle aussi brûlée. Une scène qui a drainé une foultitude de personnes venues s’enquérir de la situation. Interrogés sur les circonstances du drame, les témoins évoquent l’hypothèse d’un présumé voleur de moto, victime de la vindicte populaire.
« Il a volé une moto et les populations l’ont poursuivi. Elles ont décidé d’en finir avec lui. C’est l’un des malfrats qui opèrent généralement à deux voir même à trois. Certainement ses complices ont réussi à s’échapper, mais, lui mal lui en a pris », a laissé entendre un témoin qui a requis l’anonymat.
Toujours selon les témoignages, il s’agit d’une scène devenue récurrente dans la ville de Garoua. Pour Pierre Toumba : « ce sont des jeunes qui écument chaque nuit la ville et emportent par force des motos. Que ce soit les particuliers où les conducteurs de motos taxis, tout le monde est considéré par ces bandits comme cible. Ils opèrent à bord de moto, coincent leur victime en pleine circulation. Ils sortent l’arme blanche et intimide les conducteurs pour les plus chanceux, blessent ou tuent les malchanceux. Après ils entrent en procession de l’engin qu’ils remettent à l’un des leurs ».
Informés, les éléments du Corps national des sapeurs-pompiers, ceux de la gendarmerie nationale et médecins légistes de l’hôpital régional de Garoua sont descendus sur les lieux du drame pour besoin d’enquête.
Une situation qui remet en surface, le phénomène de vol de moto qui est devenu un effet de mode dans la ville de Garoua. Les populations quant à elles trouvent la solution dans le recours à la « justice populaire » comme on le dit vulgairement au quartier. Mais l’on se demande est-ce le chemin d’or pour les populations de réprimer les cas de crime dans la ville pour lutter contre les vols de motos ? A chacun d’apprécier en son âme et conscience. Toujours est-il qu’entre ce qui est dit dans les Droits de l’Homme et les réalités sociales de l’heure que nous révèle l’actualité quotidienne, le fossé paraît grand.
Innocent D.H