Les populations s’arriment à la donne, peu à peu les habitudes s’installent dans cette partie du pays.
Depuis la signature de l’arrêté par le gouverneur de l’Extrême-Nord interdisant la circulation des engins à deux roues à partir de 20h. La ville est devenue presque morte, même dans les coins chauds à l’instar du pont vert, le quartier Domayo, pont rouge. Ces endroits réputés des coins chauds au regard du nombre des personnes qui fréquentent ces lieux à changer de mouvement.
En longueur de journée tout est en mouvement mais dès la tombée de la nuit tout est au ralenti. Ainsi la mentalité de la population a pratiquement changée. Du coup cela revêt un coup sur l’activité économique de la région comme le relève Hamadou Bouba, opérateur économique dans la région « La première conséquence c’est l’arrêt complet de toute transaction commerciale avec le pays voisin qu’est le Nigeria lié à cette insécurité. Ces conséquences sont énormes parce que nous sommes obligés de nous tourner vers la Sud du pays bien que les commerçants ne sont pas habitués avec tout ce que sa comporte comme délai et coût d’achèvement comme procédure d’importation. Je pense qu’avec l’élection d’un nouveau président au Nigeria Boko-haram va disparaître, les frontières vont s’ouvrir à nouveau ».
Selon les membres de la société civile, c’est une décision anormale dans un pays de paix comme le nôtre. Pour un membre de la commission nationale de droit de l’homme et des libertés pour l’Extrême-Nord, c’est une décision inaccoutumée car même dans un pays en pleine guerre ; il est inadmissible d’empêcher les paisibles citoyens de circuler librement dans leur pays.
Pire encore dans les autres départements à l’instar du département du Mayo Sava, la Logone et Chari et la Mayo-Tsanaga où les autorités administratives ont étendues ces mesures. Dans ces trois départements, la circulation des motos est strictement interdite du jour comme de nuit. Petit à petit tout rentre dans l’ordre même si cela demeure en dent de scie.
A ce titre selon les sources bien introduites, dans l’arrondissement de Bourha dans le département du Mayo-Tsanaga; environ 15 femmes enceintes sont décédées à domicile faute de moyens de déplacement pour rejoindre un centre de santé. Pour le Professeur Garba, « Vous comprenez que les gens ont peur pour leur vie parce que justement ils voient au jour le jour comment Boko haram ou sous le label boko des individus qui ôtent la vie à plusieurs personnes dans les zones frontalières. Ceci se justifie par le fait que nous sommes dans une zone où les forces de maintien de l’ordre n’étaient pas jusqu’à une période récente déployées tout le long de frontière mètre carré par mètre carré ».
Les jeunes faisant dans la vente du carburant frelaté vivent dans l’oisiveté. Dès que le soleil se couche, il est difficile de trouver une moto sauf à un prix exorbitant. Bien plus le mouvement des personnes dans la ville couplée au contrôle policière à chaque carrefour de la ville ; est réduit. Le prix des produits vendus ont connu une surfacturation nette sur le prix initial.