Des activités d’exploitation forestière présumée illégale, ont été perpétrées dans la forêt du domaine national dans le Département du Mbam et Kim région du Centre au Cameroun, selon l’Organisation Ecosystème et Développement.
Dans un rapport, l’Organisation Ecosystème et Développement relève que, 25 souches d’essence diverses dont 20 de Doussié Rouge (Afzelia bipindensis), 4 souches d’Ayous (Triplochyton scleroxylon) et une de Bilinga (Nauclea diderrichii) ne portant aucune marque de l’exploitant.
Deux parcs dont un situé en bordure de route et contenant 2 billes de Doussié rouge, d’un volume de 3,5734 m3. L’une des deux billes marquée d’un titre non identifié dans la liste des titres attribués ou opérationnels des années 2017 et 2018 ; 3 importants dépôts de bois débités, dont deux 2 contenant des planches d’Ayous, ayants un volume de 08,85 m3 et 06,45 m3 respectivement.
Cette liste est loin d’être exhaustive. C’est une partie des résultats de l’investigation menée par l’Organisation Ecosystème et Développement (ECODEV), au cours d’une mission d’observation indépendante externe (OIE) dans le département du Mbam et Kim, région du Centre, au mois de novembre 2018.
Ces activités d’exploitation forestière présumée illégale, ont été perpétrées dans la forêt du domaine national (Fdn) au voisinage du hameau Donga-savane 3, indique le report publié en février 2019. Selon Ecodev, l’absence des marques sur ces souches et houppiers n’a donc pas permis d’identifier l’auteur présumé de cette exploitation illégale.
Toutefois, comme l’indique les résultats des entretiens faites au cours de la mission avec les communautés, le responsable de ces faits d’illégalités serait une entreprise vietnamienne sans nom, représentée par un certain monsieur Moussa Djibril. Ce dernier joint au téléphone par les observateurs d’Ecodev a reconnu avoir été le représentant de l’entreprise vietnamienne, tout en réfutant le fait d’avoir procéder à une exploitation forestière dans la zone.
Sur le site de l’exploitation présumée illégale, il a été également observé des bois abattus dont certains portaient des marques d’un titre non existant dans la localité (08 10 213). En effet, la vérification du numéro du titre retrouvé sur la bille abandonné n’apparaît pas dans aucune liste des titres attribués par le MINFOF, pour le compte des années 2017 et 2018.
Tout porte donc à croire que le présumé responsable de l’exploitation illégale se serait approprié de documents ailleurs, pour évacuer son bois en toute quiétude. Cette utilisation frauduleuse de documents d’un titre d’exploitation est réprimée par l’Article 158 (5) de la loi forestière n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Selon les dispositions légales de cette loi, « est puni d’une amende de 3 000 000 à 10 000 000 francs CFA et d’un emprisonnement de un (1) an à trois (3) ans ou de l’une seulement de ces peines l’auteur de falsification ou de fraude sur tout document émis par les administrations chargées des forêts, de la faune et de la pêche, selon le cas ».
Le rapport d’Oie d’Ecodev a été soumis au ministère des Forêts et de la faune (Minfof) et au délégué régional du Centre, au mois de février 2019. Affaire à suivre…
Danielle Ngono Efondo