Le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a effectué le 20 septembre, une visite du barrage de Lom Pangar dans la région de l'Est du pays et par la même occasion, il a procédé au lancement des travaux de l’usine de pied de 30 Mw.
Cette deuxième composante du barrage est financée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) à hauteur de 39 milliards FCFA. Soit 30 milliards de FCFA pour l’usine et 9 milliards de FCFA pour la ligne de haute tension. «Sur le site, toutes les conditions sont réunies afin de livrer l’usine dans un délai de 30 mois», a affirmé le membre du gouvernement.
Des informations recueillies auprès de China Camc Engineering, l’entrepreneur chinois en charge des travaux, il s’avère qu’une partie importante du matériel (équipements de commande, la salle de commande, turbines, etc.) devant servir à la construction de l’usine est en cours de fabrication en Chine. Il s’agit pour le constructeur de gagner en temps pour tenir les délais contractuels.
Cette visite du Minee intervient au moment où le barrage de Lom Pangar est à sa troisième année de régularisation du fleuve Sanaga avec un impact significatif en termes d’augmentation de capacité de production des centrales installées à Song Loulou et Edea d’une capacité de 170 Mw.
Avec actuellement trois milliards de m3 de retenue d’eau, Lom Pangar a permis au Cameroun de traverser en juin 2017, « l’étiage le plus calme depuis 10 ans », selon l’électricien Eneo. En effet, la demande en énergie électrique dans le pays a augmenté de 9% en 2017. Cette hausse de la demande a induit un besoin de production supplémentaire de 50Mw.
Mais, en dépit de cette hausse de la demande, les consommateurs d’électricité n’ont pas beaucoup ressenti les délestages habituels (notamment dans la partie Sud du pays, puisque la situation s’est plutôt aggravée dans les trois régions septentrionales), qui sont d’ailleurs souvent plus intenses pendant la période d’étiage, du fait de la baisse de la production, elle-même induite par la réduction du niveau des eaux dans les barrages du pays.
A l’origine de cette amélioration de l’offre d’électricité observée dans le réseau interconnecté Sud, soutient la société Eneo, se trouve une combinaison de deux facteurs majeurs. Il y a d’abord, indique la firme contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis, «la mise en eau du barrage de Lom Pangar, qui a permis d’obtenir un débit régularisé de la Sanaga entre 960 m3/s et 1090 m3/s», offrant ainsi «aux centrales de Songloulou et d’Edéa de produire près de 10% d’énergie de plus que l’année dernière à la même période, soit 193 Gwh».
Le projet hydroélectrique de Lom Pangar vise l’augmentation de la capacité de production d’électricité et la réduction des fluctuations saisonnières de débit du fleuve Sanaga, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’électricité au Cameroun. D’une capacité de 6 milliards de mètres cube d’eau, c’est le plus grand barrage-réservoir jamais réalisé au Cameroun.
Otric N.