Les habitants de la cité balnéaire affirment que depuis deux semaines, c’est à vil prix qu’ils achètent le poisson.
Actuellement pour toutes les espèces confondues, le kilogramme du poisson se vend à Kribi entre 500 FCFA et 3000 FCFA. Le kilo du bar se situe entre 1500 F et 2000F, la brochet est à 1400 F, la sole à 3000 F, les dorades à 1000 F. Pour ce qui est des tas de maquereaux de mer, ils se vendent à 500 FCFA. Cette baisse de prix draine aujourd’hui la clientèle qui vient d’autres villes du Cameroun comme Bafoussam, Douala, Edea et Yaoundé.
Les pêcheurs expliquent l’abondance actuelle du poisson par le fait qu’on est actuellement à la fin de la saison des pluies. C’est le moment où le poisson ne se fait pas rare et la pêche est aussi facile. Certains pêcheurs de Kribi déclarent avoir réussi à vendre plus de 75 kilogrammes poisson juste en quelques minutes. Une revendeuse de cet aliment indique avoir vendu ses produits à 143 500FCF. Elle affirme qu’elle fait de très bons chiffres d’affaire depuis des semaines.
De façon générale, le Cameroun connaît depuis déjà cinq années, une hausse de sa production halieutique de 80.000 tonnes. Selon le Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales en abrégé Minepia, cette augmentation résulte de la politique de développement de l'aquaculture mise sur pied en 2011. Cette politique vise à faire face à la forte demande nationale en poissons évaluée à 400.000 tonnes par an. Bien que l'évaluation de la production des années 2017 et 2018 soit en cours, le ministère entend intensifier ses efforts afin de couvrir les 15.000 Km de plateau continental et les 4 millions d'hectares de superficie des plans d'eaux continentaux que compte le Cameroun.
Dans sa logique, apprend-on, le Minepia accentue sa stratégie qui consiste au renforcement des capacités des producteurs locaux de poissons. Cette stratégie s'articule autour de deux points. Le premier porte sur la facilitation de l'insertion des nationaux dans l'exploitation des ressources halieutiques au niveau continental et maritime. Il s'agit pour le second point, de développer la filière de l'élevage des poissons en boostant l'aquaculture à petite échelle.
En misant sur le développement de l'aquaculture, le gouvernement apporte une solution pour palier au déficit de poissons souvent enregistré au Cameroun. Cette mesure est positivement appréciée par les leaders des mouvements écologiques. Selon eux, l'intensification de l'aquaculture contribuera à la «protection des ressources halieutiques mondiales». Ils présentent comme autre avantage la réduction de la surpêche.
La pisciculture intéresse davantage les acteurs du secteur de l'élevage au Cameroun. Ces derniers la trouvent moins onéreuse comparativement à l'élevage bovin. Les consommateurs sont tout aussi flattés. «Les poissons provenant de la pisciculture, en termes de goût, ne sont nullement différents de ceux issus de la pêche», se réjouissent-ils.
Liliane N.