L’épouse du monsieur mis en cause demande le divorce.
C’est l’affaire qui alimente les conversations à Ebolowa dans la région du Sud. Un homme âgé de 35 ans a pris l’habitude d’avoir des rapports sexuels avec la fille de son épouse considérée comme sa fille depuis ses 9 neuf années d’âge. La fille qui est âgée de 14 ans aujourd’hui, a révélé que leur dernier rapport sexuel remonte à trois mois. Ces révélations, elle l’a fait devant le chef du village Nto’olô Sa Majesté Odim Sessolé, les notables et une foule de curieux qui voulaient savoir ce qui s’est réellement passé. Le père adoptif durant la palabre initiée par le chef a été enchaîné dans la cour et condamné par les autorités traditionnelles du village à recevoir 100 coups de fouets.
Appelé comme des témoins, des membres de la famille, ont indiqué que les débuts de cette affaire remontent il y’a de cela 12 années. L’époux mis en cause s’est marié sous le régime monogamique. Il a épousé sa femme alors que celle-ci avait un bébé âgé de deux ans avec qui il a entretenu des relations sexuelles. L’épouse est donc arrivée au village Nto’olô avec son bébé, et tout se passait bien jusqu’au moment où L’enfant a eu 9 ans. Et il se trouve qu’au fil du temps l’époux n’était pas toujours sexuellement satisfait par son épouse. Il a donc décidé de se rabattre sur l’enfant. Etant difficile de cacher ce genre d’affaires et les soupçons de certains membres de la famille, le scandale a fini par éclater au grand jour.
La femme qui a affirmé devant le chef et les notables qu’elle n’est pas une chienne pour satisfaire aux pulsions sexuelles de son partenaire, après la révélation du scandale est allée trouver refuge dans son village natal. Après plusieurs négociations, supplications de son époux et par amour de ses autres enfants, elle a décidé de revenir dans son foyer, pensant également que son époux avait changé. Oh que non ! Dès son retour la relation entre sa fille biologique et son époux repart même de plus belle à en croire l’entourage. D’après les membres de la famille, la fille adoptive est presque devenue la deuxième épouse donc, rivale de sa mère biologique. L’épouse a affirmé, «c’est après avoir trop supporté cette situation, croyant que mon époux allait changer que j’ai décidé de saisir la cour pour demander le divorce».
Comme le veut la tradition Bulu en matière de règlement traditionnel de litige, le 12 janvier 2019, la parole a donc été donnée aux notables, aux parents et aux neveux. Dans leurs différentes interventions, les uns donnant tort tantôt à la femme d’être revenue au foyer après le rapport découvert entre son mari et la fille, les autres condamnant la fille de n’avoir pas crié pour alerter les membres de la famille lors du premier rapport, et même d’avoir pris goût. Au terme des interventions des uns et des autres, la dernière parole synonyme de sentence finale est revenue à sa majesté Odim Sessolé, dépositaire de la sagesse ancestrale. 100 coups de fouets à infliger au père adoptif pour son acte ignoble et 50 à la fille pour n’avoir pas crié pour s’opposer aux rapports sexuels avec son tuteur.
Liliane N.