Après leur sortie de prison vendredi dernier, ils ont salué l’arrêt des poursuites ordonné par Paul Biya, le Président de la République.
«A tous mes frères qui sont en brousse, je demande pardon de cesser tout et de revenir. Puisque le Chef de l’Etat a précédé en commençant par la libération et je pense que la paix va venir», a déclaré un ex-détenu anglophone au sortie de la prison. Il faut savoir que 111 personnes incarcérées à Yaoundé ont effectivement recouvert la liberté. Et parmi elles, on retrouvait celles venant des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. C’est donc après 22 heures du vendredi 14 décembre 2018, que les formalités de libération des détenus dans le cadre de la crise anglophone ont été remplies à la prison centrale de Kondengui. Ils ont été conduits au Camp Yayap pour embarquement pour le Nord-Ouest. Il faut dire que certains étaient privés de liberté depuis deux ans et d’autres depuis quelques mois.
Ceux des ex-détenus qui résident à Yaoundé ont regagné ce soir-là leurs domiciles à l’instar du cyber journaliste Michel Biem Tong. A 23 heures, les bus ayant à leur bord, les ex-prisonniers anglophones ont pris la direction de Buea dans le Sud-Ouest et de Bamenda dans le Nord-Ouest. Ces derniers sont arrivés dans leurs localités respectives le samedi 15 décembre 2018. Il convient de rappeler ici que toutes ces personnes ont pris part au préalable à l’audience qui s’est tenue au Tribunal militaire de Yaoundé le 14 décembre 2018. Ladite audience a duré une trentaine de minutes. Elle a été présidée par le Colonel Abega Mbezoa Epse Eko Eko le président dudit Tribunal. «Nous sommes libres, Jésus est mon seul avocat», a-t-on entendu certains scander. Il y avait pour le compte de la ville de Yaoundé, 82 détenus à la prison centrale, 3 à la prison principale et 33 personnes retenues au Secrétariat d’Etat à la Défense.
Les parents de certains détenus qui attendaient impatiemment la sortie de leurs enfants ont tout simplement salué l’acte du Président de la République. «Merci au Président de la République pour son geste, nous sommes très contents», a déclaré l’un d’entre eux. Certains avocats à l’instar de Me Essomba Tsoungui conseil du journaliste Michel Biem Tong se sont eux aussi réjoui de cette décision. «On pouvait s’attendre à cela parce que ça fait partie du processus. Nous saluons l’initiative du Chef de l’Etat», a déclaré celui-ci. «Content de recouvrer la liberté, un pas vers l’apaisement. C’est vrai qu’il en faut encore, c’est un acte qu’il faut saluer, beaucoup de nos frères anglophones attendaient cela, va apaiser les cœurs. J’ai discuté avec beaucoup d’entre eux, ils sont heureux de revenir à la vie normale. En ce qui me concerne, d’aucuns m’ont trouvé excessifs, après ce qui s’est passé, le ton sera conciliateur, j’essayerai d’être plus équilibré», a déclaré Michel Biem Tong.
Liliane N.