C’est dans la terreur et une panique générale que les populations du chef-lieu de la région du Nord-Ouest se sont réveillées ce lundi matin. Leurs enfants ont été kidnappés par les terroristes de l’ambazonie.
Sur sa page facebook, le directeur de la communication au ministère de la défense, le colonel Didier Badjeck a annoncé que « des ravisseurs et probablement des terrorites sécessionnistes ont kidnappé des enfants très tôt ce matin, à la presbyterian secondary school de Nkwen à Bamenda. Les forces de défense et de sécurité ont reçu l’instruction de mettre tous les moyens disponibles à contribution pour un dénouement heureux de cette situation. Pour la sécurité des otages et le succès des opérations en cours, nous vous prions de vous limiter aux informations reçues … »
Une information relayée tout au long de la journée et qui a incité le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary, à répondre aux questions de la presse internationale, afin de rassurer sur les mesures prises par le gouvernement pour que les enfants enlevés retrouvent leurs familles.
Il s’agit d’un enlèvement qui ressemble à s’y méprendre à ce que la communauté internationale dans toutes ses composantes avait condamné en 2014, après le kidnapping des lycéennes dans un internat situé au Nord du Nigéria par les membres de la secte terroriste de boko haram.
En dehors de ces élèves, les séparatistes ont pris le principal de cet établissement, un enseignant ainsi qu’un chauffeur. Jusqu’à cette heure, les recherches entreprises par les forces de maintien et de sécurité et leurs alliés, n’ont pu apporter aucune piste. Les parents ont investi tous les lieux où ils pensent trouver un apaisement, face à l’angoisse dans laquelle ils sont plongés depuis ces terribles heures.
A la fin de la journée de ce sombre lundi, une vidéo postée dans les réseaux sociaux a permis de voir des adolescents qui déclinaient un à un leur identité. Ils ont par ailleurs affirmé qu’ils se trouvent entre les mains des terroristes ambazoniens, encore appelés amba boys.
Dans la même vidéo, on a pu entendre un homme, dire : « Nous allons ouvrir nos propres écoles ici, nous allons rester ensembles et combattre pour l’ambazonie … ». Les enfants enlevés, les garçons pour la plupart sont de toutes les obédiences religieuses et d’origines linguistiques.
Ce sont des victimes d’une crise sécuritaire qui a été imposée au Cameroun depuis bien trop longtemps et dont on est incapable de dire avec certitude, quelles sont les mesures qui ont été prises, afin de permettre aux populations résidents dans cette partie du pays de se sentir à nouveau en sécurité. L’enlèvement de ce 5 novembre arrive quelques heures après celui du sous-préfet de l’arrondissement de Noni.
Dans les régions dites anglophones, on assiste un peu plus chaque jour, à des affrontements entre les forces de défense et de sécurité et les terroristes qui, après avoir commis leurs actes barbares, se retranchent de manière éparse dans la forêt.
Malheureusement, il se trouve que depuis le début, leurs attaques sont essentiellement dirigées vers des écoles. Ils interdisent aux jeunes enfants le droit à l’éducation, arguant que le système éducatif francophone marginalise les apprenants de langue anglaise.
Le gouverneur et tous les responsables impliqués dans la protection des populations disent avoir pris des mesures, afin que les enfants enlevés retrouvent très vite, leur famille.
Nicole Ricci Minyem