Les enquêtes ont été menées par le Groupement Interpatronal du Cameroun qui appelle à un retour au calme immédiat, à cause de la baisse drastique des activités dans tous les secteurs.
Deux ans après le début de cette crise, les chiffres sont alarmants. 5% pour certains établissements bancaires, 50% pour les entreprises de distribution, 6 milliards de fcfa de moins dans le cadre des recettes fiscales, 269 milliards de chiffres d’affaires en baisse. 6434 personnes ont perdu leur emploi au sein des entreprises de production des agro industries et 3000 dans le secteur formel, à cause du flux migratoire à l’intérieur, comme à l’extérieur du Cameroun. Les poches de dépenses comme celles là, sont engendrées par les modifications comportementales non qualifiables.
Les entreprises, les sociétés parapubliques et même publiques, les services administratifs dans leur grande majorité sont aujourd’hui pris entre deux feux. L’autorité municipale qui, à un moment a posé des scellés devant les portes, parce que certains avaient respecté le mot d’ordre de grève lancé par les terroristes. Menacés jusqu’à leur domicile, ces derniers se sont retrouvés impuissants, d’autant plus que l’armée ne peut parfois faire grand chose, lorsqu’ils sont dans leur intimité.
Ils doivent par ailleurs respecter les villes mortes organisés au début de chaque semaine. La pression, venue de part et d’autres est telle que ceux qui travaillent dans les entreprises de téléphonie mobile, notamment mtn, orange et nextel exigent de leurs patrons qu’ils soient affectés vers les régions francophones.
Les conséquences économiques, sociales et sécuritaires causent un manque à gagner de 2,153 milliards en terme de destruction de biens immobiliers, de matériels roulants et meubles. On estime à 269,056 milliards le déclin dans les sociétés qui font dans l’agro alimentaire, l’agro industrie locale, les télécommunications, les filières cacao et café, les services agricoles et distribution, etc.
La protection, rendue incontournable à cause de la menace permanente des attentats représente des sommes d’argent assez substantielles.
Face à la montée des conflits destructeurs et leurs multiples relations avec la pauvreté endémique qui s’est installée au Nord et Sud Ouest du Cameroun, ceux qui jusqu’à ce jour ont apporté de l’aide jettent un regard de plus en plus circonspect. Les investisseurs se montrent prudents et refusent de s’impliquer dans l’essor économique de ces régions.
L’ordre des priorités a changé et pour un pays en voie de développement comme le nôtre, c’est assez grave que les mécanismes politiques et économiques aient cédé la place aux systèmes de sécurité.
Selon le programme des Nations Unies pour le Développement, ce changement, de plus en plus croissant impactent négativement dans la vie des populations au sein de ces régions et même dans celles dans lesquelles elles vont chercher refuge. Ce qui ferme les perspectives de paix, de progrès social et économique.
Selon le Groupement Interpatronal du Cameroun, qui a pour ambition d’implémenter des mécanismes de développement,avec comme perspective la mise sur pied des politiques favorables au développement socio économique sur toute l’étendue du territoire national, la recrudescence des conflits ne leur permet pas d’apporter Les soutiens pour l’émergence de l’économie, des institutions solides, au sein de la société civile. Un objectif qu’il vise à étendre dans l’appareil étatique.
Nicole Ricci Minyem