Julienne Namata sollicite le soutien du gouvernement pour l’encadrement de ses enfants.
L’épouse de l’autorité administrative tuée par les sécessionnistes en février dernier, s’est confiée à notre confrère Mutations. L’échange qu’elle a eu avec le journal a été rendu public le 28 septembre 2018. Dudit échange, on retient que Julienne Namata nécessite le soutien de l’Etat du Cameroun. Depuis la disparition de son époux, elle est devenue celle qui doit s’occuper entièrement de sa progéniture composée de neuf enfants, parmi lesquels cinq ont été adoptés par le couple. «Après l’enlèvement de mon époux, ce n’était plus facile pour moi. Quand je me couche, mon époux n’est pas là au réveil, il n’y a personne avec qui discuter. Avec les neuf enfants, ce n’était vraiment pas facile. La situation à elle-seule coûte chère. Je devais m’occuper de tout alors que c’est mon époux qui s’occupait des grandes charges. Moi je l’assistais juste», dit-elle.
Son quotidien étant devenu misérable comme elle le dit, l’épouse du défunt Sous-préfet de Batibo affirme avoir été contrainte de lancer ses enfants dans la vie active. Ils ont des âges compris entre 8 et 24 ans. «Je me suis alors dit qu’il fallait engager les enfants dans les petites activités pour leur permettre d’oublier progressivement l’absence de leur père. J’ai donné une somme d’argent à chaque enfant pour qu’il trouve de quoi s’occuper. Il y en a qui font des beignets déposent dans des boutiques tandis que les autres vendent des bonbons en classe en cachette. J’ai aussi fait un poulailler pour les garçons, afin que toutes les charges ne retombent pas sur moi seule», déclare-t-elle.
Toutefois Julienne Namata dit avoir des enfants qui ont fini leur cursus académique et qui sont aujourd’hui à la quête d’un emploi. «J’ai deux enfants qui ont déjà fini leurs études à l’Université de Buea et à l’Université de Yaoundé II-Soa. Aujourd’hui ils cherchent du travail. Le Ministre de l’Administration territoriale a promis de faire quelque chose dans ce sens on attend», ajoute-t-elle. Outre cette action, elle attend également que le gouvernement réalise le rêve de son mari : avoir une école. «Si le gouvernement peut construire une école pour moi, au moins, je comprendrai qu’un de ses vœux s’est réalisé et cela peut me donner un peu de paix dans le cœur. Je sais que cette école peut m’aider à m’en sortir pour le reste de ma vie», déclare la veuve qui se fait suivre à l’hôpital Jamot.
A titre de rappel, le Sous-préfet de Batibo Marcel Namata Diteng, a été kidnappé par des sécessionnistes le 11 février 2018, jour de célébration de la fête de la jeunesse au Cameroun. La nouvelle de sa mort a été annoncée dans le document du plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les populations des Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest. C’est en lisant ledit document, que son épouse a eu connaissance de son décès. L’autorité administrative a été enlevée alors qu’il se préparait à participer aux festivités de la Fête nationale de la jeunesse. Les recherches qui ont été initiées à la suite de son enlèvement ont tout simplement accouché d’une souris.
Liliane N.