Ils sont nombreux, à avoir investi dans la production à grande échelle, avec des emprunts au niveau des banques espérant les coûts engrangés
Malheureusement, à cause de la crise sanitaire qui sévit, ils n’ont plus moyen de rembourser les dettes et certains ont opté pour le suicide… ».
Les explications fournies par Joseph Kanan, membre de l'Association des marchands de tomates
« Je suis de l’Ouest Cameroun, plus précisément de Dschang. Avant, nous on recevait cinquante (50) voitures avec des cageots de tomates dans la ville de Yaoundé. Aujourd’hui, on se trouve dans les cent cinquante, (150) cent quatre vingt (180) puisque que il n’ya plus de déplacement vers les autres sites de commercialisation…Avec cette sur abondance, on ne peut pas vendre, si on ne casse pas les prix et on risque de tout perdre…
Jusque là, nous perdons beaucoup et parfois, nous sommes obligés de jeter. Les prix varient entre mille (1000) frs et deux mille (2000) frs. Quand les frontières étaient encore ouvertes, le cageot de tomate quatre mille (4000) ou quatre mille cinq cent (4500). Le Nigéria par exemple achetait un seul cageot à dix mille (10000) frs et c’était l’un des principaux acheteurs. Nous sommes une grande association et les membres viennent principalement du Nord, de l’Ouest, l’Est mais, il faut dire que les producteurs de tomate sont sur l’ensemble du territoire national ».
Les ménagères se réjouissent
Dans la capitale politique Camerounaise, les cageots de tomate jonchent pullulent. Les commerçants, proposent leurs produits à petit prix. C’est par exemple le cas au niveau des marchés du Mfoundi – 8ème – Mokolo – Mvog Ada…Même les détaillants ont été obligés de se plier car ils craignent de voir les fruits se détériorer entre leurs mains.
Annie Claire – Ménagère: « Vous savez, avant le coronavirus, l’on achetait cinq fruits à deux cent, voire trois cent francs. Il n’était pas évident de faire une programmation mensuelle et j’ai été obligée de revenir de nombreuses fois, juste pour en acheter…Je viens de prendre cinq cageots au prix de mille francs chacun…J’ai appris quelques techniques de conservations et je suis partie pour avoir la tomate, pendant deux ou trois mois. Je ne peux que me réjouir… ».
Dorine – cliente : « Lorsque j’ai appris que le prix de la tomate a baissé, je ne pouvais le croire et je suis venue voir moi-même. J’ai acheté la tomate de deux mille et je sais que jusqu’à la fin du mois, je ne vais plus en acheter. Dès que j’aurais encore un peu d’argent, je vais ajouter et conserver… ».
Damien – Restaurateur : « Je ne peux que me réjouir parce que vous savez comment les clients sont exigeants. Maintenant au moins, je sais qu’ils ne vont plus trop se plaindre de la quantité de sauce que je mets dans leur plat et, j’espère, je sais que chacun pourra manger à sa faim avec beaucoup plus d’appétit. Et, moi aussi, je ne vais plus trop perdre… ».
Nicole Ricci Minyem