Le phénomène Nyangono du Sud est véritablement devenu une fierté nationale. Après le troisième but de l'équipe nationale face aux Comores, les Lions Indomptables se sont retrouvés au point de corner droit pour danser du "Foup Fap".
L'image n'a échappé à personne. Tout au contraire, cet acte posé par Njie Clinton en premier, suivi de ses autres coéquipiers, était le prétexte tout trouvé pour certains camerounais de démarrer, bien avant le coup de sifflet final, la célébration de la victoire synonyme de qualification pour la coupe d'Afrique des nations Égypte 2019.
Stade omnisports Amadou Ahidjo de Yaoundé, la rencontre Cameroun vs Comores bat son plein. La partie est complètement pliée, les lions mènent par un score de deux buts contre un. Plus que quelques minutes et ce sera la fin du match. C'est alors qu'on voit débouler sur le flanc droit de la défense comorienne, le feu follet Njie Clinton qui avait fait son entrée quelques minutes plus tôt. Sur une action de génie, il trompe la défense, dribble le gardien et marque le troisième but du Cameroun.
Comme c'est l'habitude en pareille circonstance, le joueur est poursuivi par ses coéquipiers dans le coin du corner pour célébrer le but. On dirait qu'ils s'étaient passé le mot, les lions dans une chorégraphie digne des grands balais de chez nous, les footballeurs, en cercle, se mettent en position "Foup Fap". Et a la gestuelle, on remarque bien que le phénomène Nyangono du Sud a gagné la tanière des Lions indomptables.
Pendant quelques minutes, le temps que dure une célébration de but, les lions se sont défoulés sur du "Foup Fap" bien entonné par Njie Clinton. Cet engouement pour ce rythme témoigne à suffit que Nyangono du Sud fait bel et bien partie des choix de musiques d'ambiance dans la tanière de l'équipe du Cameroun. Selon des sources proches de cette équipe, le "Foup Fap" a également été dansé à toutes les sauces dans les vestiaires au terme de la rencontre victorieuse.
Au-delà de cette chorégraphie toute particulière aux pas de danse "dévastatrice" pour reprendre les termes de son auteur, il est question de se rendre compte de combien le sport et la culture peuvent mettre tout un peuple d'accord. Et lorsque le sport utilise la culture pour rassembler les camerounais, on ne peut exploiter ces deux piliers pour permettre aux citoyens minés par le tribalisme de regarder dans la même direction.
Stéphane Nzesseu