Nourrir leurs familles est devenu une équation quotidienne difficile à résoudre.
Dans son édition N°4810, Mutations rapporte les problèmes des personnes déplacées à cause de la secte terroriste Boko Haram. Rencontrant aujourd’hui d’énormes difficultés pour nourrir leurs familles, elles demandent au gouvernement de leur venir en aide. Le dénommé Oumarou Himfa, un camerounais âgé de 60 ans qui a fui son village Hamtil Ebanki à la frontière du Nigéria, pour venir se réfugier à Mora dans la région de l’Extrême-Nord déclare dans les colonnes de notre confrère, «au gouvernement, moi je demande seulement la nourriture. Nous n’avons plus rien à manger. Ils doivent nous aider. Le Programme alimentaire mondial (Pam) qui s’occupait de nous, nous a laissés tomber. 70% de déplacés de Boko Haram ici n’ont rien à manger».
Oumarou Himfa s’est déplacé avec sa famille constituée de sa femme et de ses huit enfants. Il a quitté son village depuis cinq années à cause des exactions de la secte terroriste. Il affirme qu’à son arrivée à Mora, grâce au Pam, ils avaient à manger. Ne bénéficiant plus de cette aide, l’homme déclare avoir été obligé de ne plus envoyer ses enfants à l’école, n’ayant pas d’argent pour assurer leur scolarité.
Comme plusieurs camerounais dans la même situation, Oumarou Himfa, a dû se trouver une petite activité. Il a décidé de conduire la moto. Au marché de Mora, les autres déplacés ont pris d’assaut tous les hangars. D’aucuns portent les sacs de marché des femmes, d’autres vont puiser de l’eau pour les commerçants. Toutefois, en dépit de ces petites activités menées, il leur est difficile de subvenir aux besoins de leurs familles parce que l’argent gagné en une journée est insuffisant.
D’après certains déplacés, ils reçoivent parfois de l’aide des populations autochtones. Le Pam indique dans les colonnes de notre confrère avoir pour sa part mené une campagne d’aide humanitaire à la frontière nigériane. 100 000 personnes ont été secourues grâce à ladite campagne. Jacques Roy l’un des responsables de l’organisme onusien déclare «le niveau de malnutrition était alarmant et les stocks alimentaires fournis par la communauté étaient insuffisants. Le Pam a procuré des stocks d’aliments nutritionnels spéciaux aux dispensaires locaux, surtout aux enfants de moins cinq ans et aux femmes enceintes pour prévenir la malnutrition».
Concernant le fait qu’il y ait eu un recul de ces interventions, les responsables du Pam indiquent qu’«ils s’agissaient de mesures de premiers secours qui ne devaient pas s’étaler dans la durée du conflit».
Liliane N.