Le verdict est tombé le lundi 11 mars 2019 au Tribunal de première instance de Yaoundé.
La justice camerounaise a reconnu et déclaré coupable de manifestation illégale, 17 souscripteurs de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida). Cinq autres souscripteurs ont été déclarés non coupables. Ces derniers avaient été interpellés le samedi 26 janvier 2019, jour où le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) tenait ses marches blanches dans certaines villes du pays à savoir Douala, Yaoundé, Bafoussam.
Ces personnes arrêtées ce jour-là, réclamaient le remboursement de leur épargne. Et ils répondaient à un appel à manifestation lancé par les souscripteurs. Ledit appel visait par exemple à exprimer la non adhésion au remboursement au prorata proposé par le gouverneur. D’après l’un d’entre eux, la manifestation avait même été annulée. «Compte tenu de la manifestation du Mrc, nous-mêmes l’avons annulé et les autres n’étaient pas au courant de l’annulation», déclare-t-il. De plus, il ajoute pour dénoncer que «le lieu de manifestation était devant le Palais de justice. Mais ceux-ci ont été interpellés dans le jardin public «Charles Atangana». Ce qui est déjà anormal. Il s’agit d’un lieu de recueillement et de distraction».
C’est donc le 1er février 2019, que les mis en cause ont été mis au parfum des charges retenues contre eux. Lors de cette audience, le juge avait énoncé les trois charges retenues contre ceux-ci. On parlait entre autres de «manifestation illégale» et «attroupement».
Il faut dire que depuis la suspension des activités de la Mida et la fermeture de cette Organisation non gouvernementale (Ong), les souscripteurs ne savent plus à quel saint se vouer. 11 mois déjà et ils continuent toujours d’attendre qu’on leur rende leur argent. Plusieurs couples ont volé en éclats. Certains partenaires ayant pris les épargnes familiales pour aller miser à la Mida. D’autres se sont ravitaillés dans les caisses des tontines pour souscrire dans cette Ong. D’aucuns sont allés jusqu’à hypothéquer les maisons familiales. Un pasteur affirme avoir pris l’argent de ses fidèles pour miser à la Mida.
Plus de 17000 souscripteurs ont été enregistrés. Officiellement il avait été dit que la somme de plus de 3 milliards de FCFA avait été récupérée à la Mida. Joint au téléphone par notre confrère Le Jour, Brice Bina, le chef de la cellule de communication des services du gouverneur a déclaré au sujet de la situation qui prévaut «nous avions déjà ressorti la liste des personnes concernées par l’opération, celle-ci est affichée à la sous-préfecture d’Efoulan. Nous attendons que des instructions nous soient données».
A titre de rappel, il convient de dire que le 7 mai 2018, des responsables de l’Ong à savoir le commandant en chef Albert C. Amougou Foe, l’administrateur, Patrick Essa’Ala N, alias Pen et la sœur Marie B. Ntsama A ont été arrêtés. Ils ont été placés en détention à la prison centrale de Kondengui.
Liliane N.