Les faits se sont déroulés ce Jeudi, dans un quartier de la cité capitale camerounaise
La jeune dame et son bébé se portent relativement bien, malgré les hématomes qu’on note sur le visage et les bras de Elsa, victime de violences conjugales.
Les faits
Elle et son compagnon vivent ensembles depuis vingt ans maintenant et ils ont cinq enfants, elle est enceinte du sixième. Face aux difficultés rencontrées par le couple, la maman et les sœurs de la dame ont résolu de lui alléger la charge, en prenant à leur charge trois enfants : « Ma mère et mes sœurs s’occupent des trois filles et deux vont à l’école depuis la rentrée. Tout a été acheté là bas et toutes les dispositions ont été prises pour que cette année, comme les années précédentes, elles ne manquent de rien… ».
« On nous a laissé la responsabilité des deux plus petits, qui sont à l’école primaire. Seulement, depuis la rentrée des classes et même quelques semaines auparavant, leur papa ne donne pas l’impression de vouloir s’acquitter de quoi que ce soit, d’où le déclenchement de cette énième dispute entre nous. Chaque année, c’est la même chose. Même quand il a l’argent, il est assis là, il ne veut rien faire alors que pour les autres enfants qui sont dans ma famille, tout a été acheté, tout a été pris en charge. Je ne dois pas lui poser la question…Et, il porte critique à tout, il insulte tout le monde, méprise les gens, il connait plus que tout le monde ».
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Mais, pourquoi rester avec lui ?
« On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Je suis avec lui depuis de nombreuses années, chaque couple vit des problèmes mais, je suis fatiguée, je n’en peux plus. Il a sorti le couteau hier, menaçant de me tuer et rien ne peut lui arriver. Je reconnais que j’ai reçu des conseils mais je me suis entêtée, mais, je me sens tellement coupable, coupable d’avoir gâché ma vie, coupable d’avoir refusé de faire des études qui m’auraient mises à l’abri de ce que je subis aujourd’hui. Voir ses enfants pris en charge par les membres de ma famille n’est pas évident mais, je suis fatiguée… ».
En attendant de soigner ses blessures, aussi bien physique que psychique, il faut également gérer l’accouchement qui va intervenir au cours de la deuxième semaine d’Octobre 2019. Va-t-elle rentrer chez son fiancé, elle répond par la négative : « Après l’accouchement, je vais voir dans quelle mesure je pourrais ouvrir un salon de coiffures dans lequel je vais offrir de nombreux services. Je suis nantie d’un diplôme d’esthéticienne et, je compte me battre, même comme je sais que ce ne sera pas toujours évident… ».
Nicole Ricci Minyem