Que s’est-il réellement passé ce matin devant les bureaux de EDC à Yaoundé ? Alors que ces camerounais souhaitaient juste exprimer leur mécontentement à la suite de leur licenciement abusif de l'entreprise, les forces de police sont venus brutalement les embarqués. Et au cours de cette intervention d’une violence qui n'était vraiment pas nécessaire, le manifestant nommé Bouyoum est maintenant entre la vie et la mort.
Mr Bouyoum était avec Jean Yves Ngono Misso et d’autres, devant les bureaux de EDC pour revendiquer que leurs soient verser les droits consécutifs à leur licenciement abusif. Il faut rappeler que la tête de file de cette manifestation est l’ingénieur Jean Yves Ngono Misso, syndicaliste et ancien délégué du personnel au sein de l’entreprise.
Le président du Syndicat National des Travailleurs du Secteur de Développement des Ouvrages de Production de Transport et de Régulation de l'Electricité (SYNDOPTRE) écume les médias et les couloirs de EDC depuis des mois pour revendiquer ce qui lui revient de droit. Lui et ses autres collaborateurs avaient décidé de passer à l’acte en initiant des sittings devant les bureaux de l’entreprise de production de l'électricité au Cameroun.
D’un autre côté, les manifestants dénoncent les malversations financières autour des projets de construction de barrages en cours au Cameroun depuis de nombreuses années. Et au centre des dénonciations, les griefs dans la gestion du chantier de construction du barrage de Lom Pangar. Un barrage qui cause des drames environnementaux aujourd'hui pour les villages riverains, symptômes des ratés dans sa construction.
C'est dans cet élan qu’ils vont être brutalisés par la police ce matin. Avec l’un des leurs qui est aujourd’hui entre la vie et la mort. Il s’agit d’un certain Bouyoum. Il fait partie avec Yves Ngono des syndicalistes de EDC qui avaient été licenciés abusivement par le directeur général de EDC, Théodore Nsangou parce qu’ils dénoncent les détournements et la mauvaise gestion des projets de barrage.
Ce matin ils ont démarré une manifestation pacifique contre leur licenciement abusif sans respect des droits des travailleurs. Malheureusement pour eux, le DG de EDC, Theodore Nsangou a fait appeler les forces de maintien de l'ordre qui les a brutalement embarqués au point que Mr Bouyoum et d'autres ont été admis au service des urgences chirurgicales. En espérant que la prise en charge dont il fait l'objet en ce moment lui sauve la vie, il serait intéressant de questionner le comportement de certains de nos forces de l'ordre quand il est question d’interdire ou d'empêcher une manifestation pacifique.
Stéphane NZESSEU