Le suspect n’a eu la vie sauve que grâce à la prompte réaction des Forces de maintien de l’ordre qui l’ont sorti des mains d’une population furieuse.
D’après les témoignages recueillis auprès de quelques témoins, la victime comme tous les matins a garé sa moto aux environs de 5h 30 afin d’aller ouvrir sa boutique, y faire le ménage en attendant les premiers clients.
Quelques commerçants étaient déjà sur place et, alors que les premières lueurs du jour pointaient à l’horizon, annonçant une journée radieuse et ensoleillée, ils voient se diriger vers l’engin à deux roues, un individu qui ne semble craindre personne. Alors qu’il s’attèle à casser la chaîne et tout ce qui l’empêche de s’accaparer de la moto, il est interpellé par une dame qui lui demande « Ce qu’il fait avec la moto de Germain ».
Peine perdue, c’est un silence méprisant qui lui est opposé. Le voleur continue sa sale besogne et alors qu’il est pratiquement arrivé au bout de sa « peine », voilà qu’arrivent d’autres conducteurs de moto. La même question que la précédente lui est posée et cette fois, parce qu’il a en face de lui des hommes, il s’empresse de dire que « C’est Germain qui m’a demandé de prendre la moto et que je la lui rapporte d’ici midi, le temps de travailler un peu vu qu’il est très occupé ce matin… ».
Une réponse qui ne convainc personne, d’autant plus que le fameux Germain a déjà été victime d’un coup de vol et pratiquement au même endroit. Il est illico presto appelé par ses « collègues » qui lui relatent l’histoire : « Il nous a demandé de retenir le voleur, le temps qu’il arrive en nous assurant au passage bien sûr qu’il n’a jamais envoyé personne prendre sa moto… ».
Le malfrat est maîtrisé et les gens commencent à affluer. Quelques uns viennent avec des bâtons, des couteaux bien aiguisés et des machettes qui renvoient des reflets venus des premiers rayons de soleil de ce Lundi. Tous veulent en découdre avec le brigand qui a eu le courage de leur lancer un tel défi : Avoir la prétention d’enlever en plein jour, au vu et au su de tous, la moto de leur ami.
Malheureusement pour lui, il est copieusement battu. Une correction à la hauteur du crime commis. Ce sont les commerçantes qui, voyant que la vie du gangster est menacée, se sont empressées d’appeler la police. Il médite depuis quelques heures sur son sort, dans les geôles du commissariat de Nkoldongo en attendant la suite de l’affaire.
Nicole Ricci Minyem