Alors que les mesures gouvernementales ont été clairement définies avant le retour en classe des enfants ce 1er Juin certaines écoles ont réussi le pari de garder portes closes jusqu’à ce lundi.
Ce sont les enfants qui, pour certains sont au nombre de soixante (60) par salle de classe, au lieu des 24 tel que défini par le ministère des Enseignements Secondaires qui ont été obligés de jouer le rôle de techniciens de surface.
« Je suis inscrite en classe de Première A4 All au collège le Pharaon et quand nous sommes arrivés à l’école ce Lundi, on a trouvé l’école très sale et, il faut dire que les pluies qui tombent ces derniers jours n’ont rien arrangé. Le surveillant général et les autres responsables de l’école nous ont dit que nous devons, avant de commencer les cours, prendre balaies et autres récipients pour nettoyer. Et comme on voit à la télé où on a donné les sceaux et les morceaux de savon, au Pharaon, moi je n’ai vu qu’un seul sceau et peut être que mes camarades ont fini le savon, parce que moi à la fin, je n’ai rien vu. J’ai dû utiliser le gel hydro alcoolique acheté par ma maman », témoigne Essama Stéphanie.
Manuel Ngué : « Entre ce qu’on montre à la télévision et les réalités au Pharaon, c’est deux choses bien différentes. Je suis élève en classe de Première A4All et nous sommes au nombre de soixante dans notre salle de classe. Et pourtant, à la télévision, les ministres ont parlé de 24 enfants par salle de classe. Si j’avais su que j’allais faire le ménage, je ne serais pas venu à l’école ce Lundi. Et dans tout ça, j’ai dû utiliser le gel hydro alcoolique que ma maman a acheté, alors que partout ailleurs, on a vu comment on a remis des sceaux, des morceaux de savon aux élèves. Les responsables de l’établissement, en dehors de nous obliger à faire le ménage de fond en comble, ont exigé que chaque enfant doit avoir en sa possession, trois masques ».
Pas moyen d’obtenir l’avis d’un responsable malgré nos sollicitations. La seule information qui a été donnée était en rapport avec le début effectif des cours, dont l’essentiel sera consacré aux Travaux Dirigés et autres activités visant à préparer les enfants pour les examens qui commencent dans quelques semaines.
Une attitude qui semble donner raison à certains parents
Car, il y en a certains qui ont choisi de préparer leurs enfants dans les maisons, arguant du fait qu’au sein des établissements scolaires, ou du moins dans la quasi majorité de ces derniers, « rien n’a été fait et rien ne sera fait afin de protéger les enfants face à cette pandémie qui décime de plus en plus les Camerounais ».
Ndonkack Athanase, parent d’une élève en classe de 3ème : « Dans combien d’établissements dans les sept arrondissements que compte Yaoundé, les ministres et leurs collaborateurs vont descendre ? Les choses qu’ils font devant les caméras pour se donner bonne conscience et tromper les gens crédules. Vous êtes journaliste, faites un tour dans les établissements, tout au long de cette semaine et vous vivrez la réalité des faits, si vous l’ignorez encore. Au Cameroun, tout est question d’argent et vous pensez que ce sont les responsables d’établissements qui vont sortir l’argent de leurs poches pour protéger vos enfants du Covid 19 ? Ma fille va se préparer à la maison et elle ira composer quand le moment sera venu… ».
« Ma fille est en classe de CMII et elle ne va nulle part. Qui ignore ce gouvernement et ses effets d’annonce ? Avec les mentalités des Camerounais, vous pensez que les responsables des établissements vont se sacrifier pour nos enfants ? L’herbe leur a été coupé sous les pieds parce qu’avec les membres de leurs familles qui cousent très mal les tenues, vous avez empêché qu’ils aient les marchés des masques et des gels hydro alcooliques. Même si elle fait une année blanche, ce n’est pas grave parce que si je la perds, rien ni personne ne pourra jamais la remplacer. C’est mon choix et je l’assume. Les discours des membres du Gouvernement dans ce pays n’ont jamais rien produit de positif », ajoute Madeleine Ndongo, un autre parent.
Nicole Ricci Minyem