Le ministre de la Communication accompagné des ministres en charge de l'Education ont donné une conférence de presse conjointe ce lundi, dans la salle Auditorium du ministère de la Communication. Le porte parole du gouvernement a salué « la mobilisation nationale, en vue de la sauvegarde du droit d’aller à l’école pour chaque enfant » résidant dans les zones en crise.
L’on n’a rarement vu un tel rassemblement mobilisation, à la veille d’une rentrée scolaire, du moins depuis le début de la crise sécuritaire au Nord et au Sud Ouest. Face aux Hommes des médias et se tenant à côté du patron de la Communication, les membres du gouvernement auxquels incombe la responsabilité directe de l’éducation, de la formation et de l’encadrement des jeunes apprenants : les ministres de l‘Education de Base, des Enseignements Secondaires, de l’Enseignement Supérieur, l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire …
Dans sa communication, René Emmanuel Sadi a relevé que : « Le retour en classe des enfants est une préoccupation majeure dans tous les pays du monde, dans la mesure où c’est à l’école et pour l’école que l’on forme celles et ceux qui, au travers des générations successives vont contribuer à l’œuvre de construction nationale… Sans école, point d’avenir ».
Les dispositions de la loi sont pourtant claires
Et, le ministre de la communication n’a pas manqué de les rappeler. La constitution camerounaise à travers son préambule 18 est claire : « L’Etat assure à l’enfant le droit à l‘instruction. L’enseignement primaire est obligatoire. L’organisation et le contrôle de l’enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux de l’Etat… ».
Par ailleurs, la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant, entrée en vigueur depuis le 02 Septembre 1990, dispose entre autres, en son article 18 que « les Etats parties reconnaissent le Droit à l’Education, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances ».
Des ordonnances qui n’ont pu être respectées depuis trois ans, à cause « des exactions inadmissibles des bandes armées de la nébuleuse sécessionnistes et qui ont rendu les établissements scolaires et universitaires totalement ou partiellement inaccessibles aux élèves, aux étudiants et au personnel enseignant et d’appui. Ce qui constitue non seulement des violations flagrantes des dispositions pertinentes des lois et règlements de la République mais aussi, de véritables transgressions des conventions internationales relatives au Droit de l’enfant à l’éducation… ».
Comment concilier l’aspiration de ces « hors la loi » à créer un Etat, présider aux destinées d’un peuple et leur obstination farouche à compromettre l’éducation et la formation des jeunes ?
Un tableau sombre et, en dehors de ces quelques exemples, la liste est loin d’être exhaustive : « Vingt sept attaques terroristes ont été perpétrés contre le système éducatif dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest entre Janvier et Août 2019 ».
Durant l’année académique 2018 - 2019, c’était presque pareil : « Dix neuf enseignants et cinquante huit étudiants ont été kidnappés dans les universités de Bamenda et de Buéa… », sans oublier le lâche assassinat et la décapitation du professeur Wountai Vondou Olivier…
La rentrée des classes sera bel et bien effective toutefois, les responsabilités sont échelonnées
René Emmanuel Sadi n’a marqué aucune hésitation en martelant ces mots : « Certes, la situation préoccupe au plus haut point, le sommet de l’Etat mais, il en va de l’intérêt des enfants d’abord ainsi que des familles, tout comme de leur région d’origine, qui, à l’instar des autres Régions, ont besoin d’une jeunesse scolarisée et formée pour assurer leur développement… ».
Dans le cadre de ses responsabilités régaliennes, « le gouvernement, à travers ses démembrements et des Forces de Défense et de Sécurité entend créer les conditions propres à garantir une rentrée des classes sécurisée, en dépit des menaces de toute nature que les hors la loi sécessionnistes continuent de proférer à l’endroit des populations ainsi que des élèves et des étudiants… ».
En clôturant son propos, le porte parole du gouvernement a lancé un appel vibrant à la communauté et internationale, en attirant l’attention des uns et des autres sur cette agression à laquelle fait face le Cameroun.
Nicole Ricci Minyem