Au fil des années, en dehors de quelques exceptions, il s’avère qu’il s’agit d’un grand réseau mis en place par certains, qui permet à l’exécutif du bureau de l’Association des Parents d’élèves et enseignants et aux chefs d’établissements scolaire de se faire facilement de l’argent.
Plus que quelques jours et les élèves vont reprendre le chemin de l’école, pour le compte de l’année scolaire 2019 – 2020. Devant les établissements scolaires, on assiste à un véritable branle bas. Entre ceux qui cherchent des places pour leur progéniture et ceux qui viennent pour les inscriptions.
A côté des frais de scolarité, la direction de l’école oblige les parents à s’acquitter des sommes plus élevées, qui seront versées dans les caisses de l’Association des parents d’élèves et enseignants, qu’ils en soient ou non adhérents : « Vous revenez avec cette affaire des frais d’APEE, je les paye chaque année, même si j’ai appris qu’ils ne sont pas obligatoires. Mais, à l’école, même au lycée, on ne me pose même pas la question… ».
Des enfants sont mis à la porte parce qu’ils n’avaient pas donné cet argent : « Ma fille était au lycée d’Elig Essono l’année dernière. En dehors des fiches que j’ai payé, on demande 100 frs pour cette fiche mais en plus, je me suis rendue compte qu’on demande d’abord les frais d’APEE avant l’inscription. Lorsque j’ai posé la question, ils m’ont dit que cela permet de construire d’autres salles de classe, cet argent permet d’acheter des comprimés lorsqu’un enfant est malade, quelque soit ce dont il souffre, cet argent permet aussi selon eux de payer les fiches d’examen…Sauf que je peux vous assurer que je n’ai jamais été convoquée à une quelconque réunion, tout au long de l’année scolaire. En plus, on n’hésite pas à mettre l’enfant à la porte et, ils choisissent toujours la période des compos ».
Au niveau des ministères de l’Education de Base et de l’Enseignement Secondaire, l’on prétend que les textes sont clairs : « Les paiements de l’APEE ne sont pas obligatoires, cependant, dans les zones un peu reculées, là où on ne trouve pas beaucoup d’enseignants, les chefs d’établissement et les parents d’élèves peuvent décider de payer les enseignants vacataires et autres volontaires qui acceptent de dispenser les cours aux enfants… ».
Toutefois, précisent Mve Ondoua Blaise Pascal, cadre au ministère des Enseignements Secondaire, « dans les Lycées et autres établissements publics, le paiement de l’APEE n’est pas obligatoire. Les parents doivent uniquement s’acquitter des frais liés à l’inscription de leurs enfants. Il y a un paquet minimum qui est donné et, ce n’est pas aux chefs d’établissements de construire les salles de classes, même si certains l’ont fait. Je le redis, il s’agit d’une action volontaire… ».
« Nous savons que de nombreux parents se plaignent, parce qu’à certains moments, cela s’apparente à une arnaque. Je peux affirmer sans risque de me tromper qu’il n’existe aucun réseau au ministère des Enseignements Secondaires, qui promeut une quelconque pratique entre les Associations de Parents d’élèves, les proviseurs et les fonctionnaires. Les textes sont clairs et lors de nos réunions avec les chefs d’établissements, nous n’avons de cesse de le réitérer ».
Malgré ces affirmations, le constat est clair, les plaintes des parents ne sont pas prises en compte. Les frais d’APEE sont malheureusement obligatoires et, avec ou sans raisons, les parents pensent qu’il s’agit d’un réseau qu’il ne sera pas évident de démanteler.
Nicole Ricci Minyem