Un enseignant revient sur le drame du lycée de Deido, afin d’attirer l’attention des apprenants et de leurs parents, sur les responsabilités qui incombent à chacun alors que s’amorce le dernier tournant de l’année scolaire
« Oui c'est vous! Vous avez tué le petit Blériot du lycée de Deido !
Une fois de plus il a fallu que du sang coule pour que l'on prenne conscience la gravité d'une situation sous nos cieux.
Nous n'avons pourtant pas cessé de tirer sur la sonnette d'alarme ces derniers temps...
La jeunesse est en dérive : drogue, alcool, sexe et violence font la loi en milieu scolaire.
Les parents, les politiciens et les décideurs sont restés sourds à nos cris.
Je me souviens encore d'un de mes posts ici où je revenais sur la réaction scandaleuse de certains parents dont les enfants étaient convoqués au conseil de discipline pour avoir organisé une piscine party dans un hôtel proche du lycée et où ils se sont livrés à toutes sortes de déviances. Ses parents nous ont presque accusés d'ingérence dans une affaire privée vu que l'événement n'avait pas eu lieu au lycée. Dans un autre de mes posts j'ai dénoncé le suivisme moutonnier des parents qui ont pris plaisir à critiquer le fameux livre de 5e qu'ils ont trouvé trop pervers, les invitant à ne pas s'arrêter à cette dénonciation mais à s'intéresser beaucoup plus à l'éducation de leurs enfants. A l'occasion de la fête de la jeunesse je n’ai pas manqué l'occasion de tirer encore la sonnette d'alarme à propos des déviances de cette jeunesse dite "fer de lance de la nation" en manque de repère.
Mais pauvres enseignants que nous sommes, qui nous écoute même ?
Aujourd'hui vous cherchez les coupables et comme d'habitude les enseignants sont vos « moins cher »
On entend partout : Où étaient les surveillants ? Où étaient les enseignants ? Où était le proviseur ? Chers parents asseyez vous je vais vous dire où ils étaient.
- Ils étaient chez vous, lorsque vous avez démissionné de l'éducation de vos enfants faisant d'eux des délinquants pour avoir l'illusion de croire que les enseignants sont capables de les transformer.
-Ils étaient dans vos familles compliquées où on peut faire sans gêne plusieurs enfants avec plusieurs pères ou mères et recevoir plusieurs éducations.
- Ils étaient avec vous au marché lorsque vous achetez des téléphones super Androïde aux petits enfants qui généralement ne savent ni lire ni écrire correctement, leur permettant ainsi d'avoir des comptes Facebook et accès à tous les sites de violence et de pornographie.
- Ils étaient avec vous dans vos voitures quand remplis de colère vous vous précipitez au lycée intimer l'ordre au surveillant de remettre les téléphones et les autres objets confisqués de vos enfants.
- Ils étaient avec vous quand vous jugez que punir un enfant c'est l'humilier, quand vous êtes contre le fait qu'on le fouette ou qu'il soit mis à genoux.
- Ils étaient avec vous dans vos conversations devant vos enfants où vous tenez des propos dénigrants à l'endroit des enseignants tout en appuyant comment ses derniers sont payés en monnaie de singes.
- Ils étaient avec vous quand fabriquez des faux bulletins et changez d'école chaque année pour éviter qu'ils ne redoublent de classe.
-Ils étaient avec vous quand vous ne répondez jamais aux convocations de l'école vous faisant toujours représenter par les nounous et les tontons au point de les laisser signer les bulletins à votre place
- Ils étaient avec vous quand vous laissez vos enfants sortir à tort et travers, buvant dans les mêmes bars qu'eux et les laissant organiser des anniversaires dans des boîtes de nuits consommant liqueur et chicha drogué
- Ils étaient avec vous quand vous les laissez marcher presque nus au nom de la mode
- Ils étaient avec vous quand dans votre posture de décideurs vous avez inventé la promotion collective
- Ils étaient avec vous quand dans vos bureaux vous vous asseyez sur les dossiers des enseignants acceptant qu'ils travaillent trois ans sans salaire et dix ans sans avancements
- Ils étaient avec vous quand vous défendez le faux en trouvant qu'on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque citoyen mais vous voulez un surveillant derrière chaque élève pour des écoles de 120 élèves par classe.
C'est vous qui avez tué cet enfant, oui c'est vous »