L’ingéniosité des brigands est très fertile au Cameroun. Même la tristesse et le deuil que sème le Covid 19 au sein des populations n’a aucun effet sur la méchanceté qui anime ces derniers. Aujourd’hui, c’est avec les gels hydro alcooliques qu’ils commettent leurs forfaits.
C’est aujourd’hui de notoriété, emprunter un taxi de ville à Douala est un risque important. Le risque de se faire agresser est grand. En journée comme dans la nuit. Même si ces hors la loi sont plus friands de l’obscurité pour commettre leurs forfaits. Et dans le cadre de cette nouvelle trouvaille, peu importe l’heure ou la partie de la journée, les « gars » sont d’attaques. Comment opèrent-ils ?
La nouvelle technique semble très simple. Au préalable, les bandits ont comme d’habitude un taxi bien entretenu, un véhicule qui très souvent a déjà un ou deux passagers à bord. Et pour brouiller les pistes, on retrouve presque toujours une femme dans le véhicule. Il faut le savoir, les citoyens sont de plus en plus prudents quand ils voient un taxi pleins d’hommes à une certaine heure de la journée et selon les coins de la ville. Mais quand il y a une femme, plutôt bien vêtue, les gens sont quand même moins regardant. Et les bandits le savent.
Ils préparent le véhicule. Ensuite, ils conditionnent une bouteille de gel ; qui en réalité n’est pas du gel hydro alcoolique ordinaire, mais un gel qui contient une substance particulière. Une sorte de drogue dont on ne sait exactement la spécificité. Le mode opératoire : lorsque vous entrez dans le taxi, ils vous embarquent dans une affaire de respect de mesures barrières et vous propose de vous donner un peu de gel hydro alcoolique sous le fallacieux prétexte qu’il ne faut pas contaminer l’intérieur du véhicule. L’argument de poids c’est que le ministère des transports exige que chaque transporteur ait du gel et qu’il s’assure que chaque passager en reçoive pour assainir les mains.
Une fois que vous avez mis le gel, il suffit de cinq minutes pour que sans vous en rendre compte, vous êtes endormi. Et C’est alors qu’ils peuvent vous dépouiller en toute tranquillité. Par la suite, ils vont vous abandonner dans un coin de manière discrète. Et quand enfin les effets sont passés, et que vous revenez à vous, loin de votre destination et abandonné à vous-même, c’est là que vous vous rendez compte que vous venez de subir une agression.
Pour éviter de tomber dans leurs pièges (autant que c’est possible) le mieux est d’éviter de recevoir ce gel dans le taxi.
Stéphane NZESSEU